Human Rights Watch a sommé lundi les Nations Unies de revoir le statut accordé à sa mission au Sahara occidental, quelques jours avant le vote annuel du renouvellement du mandat de la Minurso.
Une nouvelle voix s’élève contre la politique menée par le Maroc dans le territoire disputé du Sahara occidental. L’organisation Human Rights Watch (HRW) a sommé lundi le Conseil de Sécurité d’intégrer un mécanisme de surveillance du respect des droits de l’Homme à la mission des Nations Unies au Sahara occidental (Minurso). Le HRW accuse le Maroc de supprimer la dissidence dans ce territoire qu’il contrôle à hauteur de 80%.
Une déclaration qui intervient une semaine avant le vote annuel devant renouveler le mandat de la Minurso, et qui semble farouchement opposée au Maroc. « Le Maroc a annoncé une série d’initiatives pour les droits de l’Homme depuis 2011 qui, bien que ce soit positif, n’a encore rien changé pour la situation dans le Sahara occidental », déplorait ainsi lundi HRW, selon l’AFP. « Cette situation est caractérisée par la répression entreprise par le Maroc envers tous les Sahraouis qui expriment leur opposition à l’administration marocaine et qui demandent l’autodétermination pour le territoire ».
Mohammed VI rappelle à l’ordre Ban Ki-moon
L’organisation a par ailleurs déclaré avoir effectué son propre suivi sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. Un suivi au cours duquel elle aurait notamment effectué des visites récentes dans deux des principales villes du territoire et dans les camps gérés par le Polisario, et duquel il ressort la confirmation de « la nécessité d’une surveillance continue , indépendante et impartiale, tel que préconisée par le chef de l’ONU » .
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, avait en effet appelé samedi à « soutenir le contrôle des droits de l’Homme indépendants et impartiaux » dans cette région disputée. Réagissant à cette déclaration, le Roi Mohammed VI avait mis en garde le Secrétaire général des Nations Unies contre d’éventuelles « approches partiales » ou « options périlleuses» dans le traitement du dossier.
La particularité de la Minurso
Mais pour HRW il ne fait aucun doute qu’une surveillance impartiale aiderait à dénouer le problème. « Avec une surveillance impartiale des Nations Unies, il serait plus difficile pour les parties de fausser allégations de violations des droits de l’Homme pour promouvoir leurs programmes politiques. Elle dissuade les abus et favorise la responsabilisation. Tous essentiels à la promotion de la stabilité et des règlements politiques », a ainsi déclaré l’ONGI.
Contrairement aux forces de maintien de la paix des Nations Unies déployées dans d’autres régions, la Minurso, censée surveiller le cessez-le feu entre le Maroc et le Front Polisario, n’est pas chargée de faire de rapport sur les droits de l’Homme. Une particularité qui avait déjà fait l’objet d’une remise en question l’année dernière, Washington demandant alors d’agrandir le mandat de la force de maintien de la paix. Une demande inattendue et fortement contestée par le Maroc qui contrôle la majeure partie du territoire. Allié inconditionnel des Etats-Unis en Afrique du Nord, le Maroc a finalement obtenu l’abandon de la proposition.