L’Algérie est accusée, par un soutien de taille du Maroc, d’avoir joué un rôle négatif dans la révolution du Jasmin (Printemps arabe), en 2010-2011. Cet allié marocain pointe également du doigt le voisin du Maroc dans le dossier du Sahara Occidental. De qui s’agit-il et quels sont ses arguments pour étayer ces graves accusations ?
L’ancien Président tunisien, Moncef Marzouki, attaque l’Algérie, concernant sa position sur la question du Sahara Occidental. Allant à l’encontre de l’avis de ses anciens alliés, il estime que l’Algérie a joué un rôle négatif dans la révolution du Jasmin en 2010-2011, ayant mis un terme au régime de Ben Ali.
Rejoignant la position du Maroc sur le Sahara Occidental, l’ancien Président tunisien, dans une interview accordée à la chaîne de télévision satellitaire Al Khaleej, a indiqué que « les autorités algériennes ont combattu la révolution tunisienne et lui ont été hostiles pendant ses premières années. Ce qu’a enduré la révolution tunisienne de la part de l’Algérie n’est pas moindre que ce que lui ont fait subir les Émiratis, même si c’était d’une manière différente ».
Même si nul n’a voulu critiquer ouvertement l’Algérie sur ce sujet, ce n’est pas la première fois que l’ancien Président tunisien Moncef Marzouki, connu pour ses relations avec le Maroc et ses amitiés qataries, attaque le pouvoir algérien. Il a souvent accusé l’Algérie d’être un obstacle à « l’édification maghrébine ». Cette déclaration a touché un point sensible du pouvoir algérien qui a réclamé et obtenu des explications.
Dans ce sens, le ministère tunisien des Affaires étrangères a immédiatement réagi en affirmant que, « les excellentes relations avec l’Algérie ne peuvent être perturbées par des positions officieuses, qui n’engagent en rien la Tunisie et ne représentent que leurs auteurs ». De plus, le cœur de l’ancien « allié » de Moncef Marzouki, le mouvement islamiste Ennahda, bat pour l’Algérie.
À travers un communiqué, Ennahda a exprimé son « rejet » des affirmations de Moncef Marzouki qu’il qualifie d’« offensantes » envers l’Algérie, « précipitées », « irresponsables » et « contre-productives ». Par ailleurs, Tunis a bien conscience que rien ne peut être entrepris sans l’avis de l’Algérie du Président Abdelmadjid Tebboune. En tous les cas, cette sortie de Marzouki a fini d’installer un malaise et de déclencher une vive polémique.