Lors d’une visite de travail à Madrid, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, en a profité pour introduire subtilement le dossier sur le Sahara Occidental, en s’attaquant au Maroc. C’était au cours d’un entretien avec son homologue espagnole, Arancha González Laya.
L’Algérie n’est certainement pas prête à voir le Maroc s’emparer du Sahara Occidental sur un plateau d’argent. Après les batailles médiatiques, les Algériens passent à la vitesse supérieure, c’est-à-dire celle de la diplomatie. Lors d’une visite de travail à Madrid, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, en a profité pour introduire subtilement le dossier sur le Sahara occidental, en s’attaquant au Maroc.
Lors d’un point presse, la ministre espagnole des Affaires Étrangères, Arancha González Laya, a expliqué que la rencontre avec son homologue algérien, Sabri Boukadoum, a porté sur des questions bilatérales, telles que l’immigration, le terrorisme ou encore la coopération énergétique, alors que son homologue algérien a tenté, à plusieurs reprises, d’imposer le dossier du Sahara Occidental. Ce territoire est revendiqué à la fois par le Maroc et par la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario, en 1976.
Le ministre algérien des Affaires étrangères a d’abord brièvement commenté « les évolutions récentes au Sahara Occidental », les mêlant à la Libye, le Sahel et le Proche-Orient. Une déclaration sur laquelle Arancha Gonzalez Laya n’a fait aucun commentaire. Une journaliste algérienne a tenté de rebondir sur la question, avant que la ministre ne réponde de manière tranchée. « La position de l’Espagne reste inchangée, défendant une solution politique, juste et négociée sous l’égide de l’ONU », a souligné la ministre espagnole.
Par ailleurs, Sabri Boukadoum a affirmé, à nouveau, dans une interview accordée au journal El Pais, qu’il s’agit « d’un problème de décolonisation qui doit être résolu par l’autodétermination ». Interrogé sur la situation sur le terrain, le ministre algérien Boukadoum affirme que l’on « prend une résolution, puis une autre… qui ne mène à rien, seulement au blocus et on sait déjà qui bloque. Certains pays passent leur temps à insulter », dit-il.
« L’Espagne a une responsabilité historique, elle ne peut pas se cacher derrière les Nations Unies. Elle a une responsabilité particulière et doit intervenir », a-t-il ajouté.
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