Les autorités algériennes n’ont pas pris part à l’organisation de l’Université d’été du Polisario. Pourtant, celle-ci se tient, comme d’habitude, à la wilaya de Boumerdès, en Algérie. Une absence qui pourrait se justifier par un éventuel rapprochement entre Rabat et Alger.
L’édition 2023 de l’Université d’été du Polisario a enregistré un fait rare, après trois ans de suspension pour des raisons de Covid-19. Aucun officiel algérien n’a pris part à la cérémonie d’ouverture de l’évènement qui prend fin le 14 août prochain. Pourtant, comme le rappelle une bonne partie de la presse marocaine, l’Algérie a toujours été, officiellement, représentée à cet évènement majeur, aux yeux des Sahraouis.
Alger, le grand absent à l’Université d’été du Polisario
En 2019, en effet, c’est le président de la Chambre basse du Parlement, l’islamiste Slimane Chenine, qui avait été dépêché pour représenter l’État algérien à l’évènement. L’année d’avant, c’est l’ancien secrétaire général du FLN (Front de libération national), Djamel Ould-Abbès, qui avait représenté le pays alors dirigé par Abdelaziz Bouteflika à cette Université d’été. Cet émissaire algérien avait d’ailleurs gratifié les différents participants d’un message du chef de l’État d’alors.
Cette année 2023, les officiels algériens ont brillé par leur absence à l’évènement. Seuls quelques universitaires algériens ont répondu présents à l’évènement et tentent de meubler la galerie en donnant des conférences. Ce qui n’a pas empêché que l’absence officielle d’Alger soit très remarquée. Certains y entrevoient déjà les conséquences d’un signe d’apaisement en direction du Maroc. Chose qui n’est pas exclure, avec notamment la menace qui pèse sur l’Algérie, depuis la crise au Niger.
Le clin d’œil du roi Mohammed VI
Depuis le putsch militaire du 26 juillet au Niger, en effet, l’Algérie craint pour sa sécurité intérieure. D’autant qu’elle partage plus de 1000 kilomètres de frontières avec le voisin nigérien plongé dans une crise, après le coup d’État. Cette crainte est d’autant plus justifiée qu’il a été évoqué une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO au Niger pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Ce n’est pas tout.
Il y a quelques jours, le roi du Maroc, Mohammed VI, a fait un joli clin d’œil à l’Algérie. Dans un discours prononcé, le 28 juillet, à l’occasion de la Fête du trône, le souverain a assuré que les « frères en Algérie, leur direction et leur peuple n’auront jamais à craindre de malveillance de la part du Maroc ». Le souverain, a ajouté : « Nous leur confirmons aussi tout le prix que nous attachons aux liens d’affection et d’amitié, aux échanges et aux interactions entre nos deux peuples ».
Ère nouvelle dans les relations entre le Maroc et l’Algérie
Un message fort, qui ne semble pas être tombé dans l’oreille d’un sourd. Mieux, l’appel du souverain alaouite semble avoir amadoué le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui a adouci sa position vis-à-vis du Maroc. Parlant du Niger, menacé d’assaut par la CEDEAO, Tebboune a assuré, dimanche, dans une interview, que « l’Algérie n’emploiera jamais la force avec ses voisins, quelles que soient les conditions ! ». Un message clair !
Clair pour ce qui est du Niger, Alger ayant catégoriquement rejeté l’option militaire pour faire libérer Bazoum. Un message clair, certainement pour le Maroc aussi, qui se trouve être un voisin de l’Algérie. Une nouvelle ère qui s’ouvre dans les relations entre le Maroc et l’Algérie ? Tout porte à le croire. Et au Sahara, le Front Polisario pourrait être amené à émettre des réserves sur la nouvelle posture de l’Alger, qui . Dans la mesure où les officiels algériens ont boudé l’édition 2023 de l’Université d’été du Polisario.