L’Iran fournirait des drones kamikazes au Front Polisario, la branche armée du Sahara. L’Algérie serait impliquée dans la transaction, étant citée comme intermédiaire par les autorités marocaines. De quoi mettre Rabat et même la région en état d’alerte.
Il s’agit d’une menace directe pour le Maroc et l’on craint même une déstabilisation dans la région du Maghreb. C’est le média américain Boston Herald qui en a fait la révélation à travers un article intitulé « Drones et modifications mortelles des règles de la guerre ». L’Iran livrerait des armes de pointe aux « ennemis » du Maroc. « Le régime iranien ne livre pas uniquement des drones à la Russie, mais fournit également les milices du Polisario et d’autres pays », écrit le journal.
Le Polisario en collusion avec l’Algérie ?
Dans sa publication, Boston Herald précise que « les diplomates marocains soulèvent activement la question auprès des gouvernements occidentaux ». Le média poursuit : « l’Iran, disent-ils, en collusion avec l’Algérie, approvisionne les rebelles du Front Polisario qui sont engagés dans des attaques de guérilla contre le Maroc ». Et d’ajouter que « le Maroc a raison d’être inquiet, mais le monde aussi. Les drones sont une infection mortelle qui se propage rapidement ».
Le quotidien Al Ahdath, pour sa part, estime que cette collaboration constitue une menace directe pour le Maroc et toute la région de l’Afrique du Nord. Non sans rappeler que l’association européenne des journalistes avait déjà alerté sur ce transfert d’armes de destruction massive au Polisario. L’inquiétude est d’autant plus justifiée que Rabat décrit le Polisario comme une entité en lien avec des groupes terroristes.
Acquisition de drones, 2 ans après un violent assaut marocain
Cette alerte renvoie à la position du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. Ce dernier avait déclaré que « la question des acteurs armés non gouvernementaux, dont le Polisario, était devenue un phénomène menaçant la paix et la sécurité régionales et internationales ». M. Bourita insistait que « l’accès de ces acteurs aux armes et aux technologies avancées est très dangereux ».
Ces acquisitions de drones iraniens par le Polisario, si elles se confirment, interviennent près de deux ans après une attaque foudroyante de l’armée marocaine au Sahara. En avril 2021, en effet, les Forces armées royales, à l’aide de drones, avaient lancé une attaque qui avait coûté la vie au chef de l’armée sahraouie, Adah el Bendir. Les faits avaient été rapportés par Mohamed Fadel alias Mundi, un combattant sahraoui, qui avait été touché par des tirs marocains.