Le Front Polisario tient son 16ème congrès, qui s’est ouvert, hier vendredi, et s’achèvera mardi. « L’escalade de la lutte pour le retrait de l’occupant et imposer la souveraineté totale ». Tel est le slogan que le mouvement s’est donné pour cette présente édition.
Brahim Ghali, 73 ans, chef du Front Polisario, espère être réélu lors du congrès. « Il s’agit du premier congrès depuis la reprise de la lutte armée », a confié à l’AFP, Mohamed Yeslem Beissat, ambassadeur du Sahara en Afrique du Sud. Laquelle lutte armée a repris depuis 2020 dans un conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario soutenu par l’Algérie.
Maroc vs Polisario : un conflit vieux de quatre décennies
Depuis le retrait de l’ancienne puissance coloniale, l’Espagne, en 1975, la tension est vive dans la région. En effet, le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. Pour sa part, le royaume chérifien planche pour une autonomie des territoires sahraouis sous sa souveraineté. Après plusieurs années de conflit, un cessez-le-feu a pu être trouvé en 1991.
Alors que la diplomatie avait jusque-là été privilégiée, la lutte armée a repris en 2020. Ce, lorsque les Forces armées royales se sont déployées au Sud du territoire. A l’époque, des indépendantistes bloquaient l’unique route menant vers la Mauritanie. Déploiement marocain qui avait engendré une riposte du Polisario qui évoquait la « légitime défense ». A cet effet, le Polisario avait déclaré « zone de guerre » l’ensemble du territoire sahraoui.
Le congrès du Polisario, une défiance envers le Maroc
Et c’est dans ce contexte de tension entre le Maroc et le Polisario d’une part, Alger et Rabat, d’autre part, que se tient ce congrès. Depuis août 2021, l’Algérie, en plus d’avoir rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, hausse régulièrement le ton. Ce, à travers des déclarations hostiles vis-à-vis du voisin, si ce ne sont pas des manœuvres, navales ou terrestres non loin des frontières marocaines.
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Pour rappel, Brahim Ghali est le président de la République arabe sahraouie, autoproclamée en 1976. Il est également le secrétaire général du Polisario. Il avait succédé à ce poste Mohamed Abdelaziz, en juillet 2016. Son mandat arrive à échéance lors de ce congrès qui prend fin mardi. D’ores et déjà, le thème retenu est une défiance envers le Maroc, qualifié d’occupant.