Les États-Unis s’impliquent davantage dans le conflit du Sahara Occidental, qui oppose le Maroc au Front Polisario. Ce dernier est un mouvement dont l’objectif est l’indépendance totale du Sahara Occidental, revendication soutenue par l’Algérie.
Territoire revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976, le Sahara occidental n’a jamais été un problème majeur aux yeux des Etats-Unis. Seulement, depuis quelque temps, la diplomatie américaine fait pression sur les parties pour qu’elles reprennent les négociations et acceptent l’envoyé spécial des Nations Unies.
Depuis 1975, le conflit se joue dans les couloirs des Nations Unies et des capitales qui l’entourent : de l’Algérie, principale alliée du Front Polisario, en France, l’alliée le plus proche du Maroc, en passant par l’Espagne, l’ancienne métropole coloniale, ou la Mauritanie voisine. Ainsi, la diplomatie américaine fait pression sur les parties pour qu’elles reprennent les négociations et acceptent l’envoyé spécial des Nations Unies.
La situation est d’autant plus compliquée que le Président Joe Biden a hérité d’un dossier à l’emporte-pièces depuis que Donald Trump a ignoré le droit international pour reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole qu’est le Sahara Occidental. Si la politique de Joe Biden sur le Sahara Occidental n’est pas officiellement définie, ses diplomates font pression dans les couloirs de l’ONU pour nommer un nouvel envoyé spécial pour la région et amener le Maroc et le Polisario à la table des négociations.
« Beaucoup d’Américains ne savent rien du conflit, et la plupart ne sauraient même pas où se trouve le Sahara Occidental sur la carte », déclare Stephen Zunes, professeur à l’université de San Francisco et co-auteur d’un livre sur le sujet. « Mais compte tenu de la puissance et de l’influence des États-Unis dans le monde, et du fait qu’ils sont la seule puissance à avoir reconnu l’annexion marocaine, on leur a donné un rôle beaucoup plus important. La balle est maintenant dans le camp de Joe Biden, qui a jusqu’à présent résisté à l’idée de revenir sur la reconnaissance de son prédécesseur, malgré ses promesses répétées de replacer le droit international comme pilier normatif des relations entre les pays », a-t-il ajouté.
A noter que le dialogue entre le Maroc et le Front Polisario est au point mort depuis que l’ancien Président allemand, Horst Köhler a démissionné de son poste d’envoyé spécial pour le Sahara Occidental, en mai 2019. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier du Sahara bloque toujours la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).