La décision du royaume d’Espagne de reconnaître la marocanité du Sahara Occidental n’a pas seulement fâché l’Algérie, mais aussi le Front Polisario, qui menace le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.
L’Espagne est traquée de toutes parts, depuis son changement de position vis-à-vis des territoires du Sahara Occidental. En effet, au cours de ce que l’Algérie qualifie de « vil marchandage », le royaume ibérique, après avoir décroché un engagement ferme du Maroc à ne plus lorgner du côté des villes de Ceuta et Melilla, a reconnu la marocanité du Sahara Occidental. Un changement de position de la part de l’Espagne qui n’est pas sans conséquences.
En effet, en plus d’avoir tiré à boulets rouges sur les autorités ibériques, Alger pourrait même faire payer cher à Madrid sa nouvelle posture. Et il n’est pas exclu que le gaz algérien serve de moyen de pression sur l’Espagne qui en dépend largement. Alors que la colère monte en Algérie avec des sorties d’officiels, les unes plus acerbes que les autres, voilà que le Front Polisario, branche armée du Sahara Occidental, brandit des menaces contre le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.
A lire : Accords avec le Maroc sur le Sahara, Ceuta et Melilla : l’Algérie met en garde l’Espagne
L’avocat du Front Polisario, Gilles Devers, qui se dit étonné de voir l’Espagne, puissance administrante désignée par l’ONU pour une solution au Sahara Occidental, abandonner ce mandat pour un accord avec le Maroc, n’exclut pas une procédure judiciaire à l’encontre de Pedro Sanchez, devant la Cour pénale internationale pour « complicité de crimes de guerre ». « Le changement de position de l’Espagne est une grande surprise. On ne s’attendait pas à voir le leader socialiste emboîter le pas à Franco », déplore l’avocat,
Selon la robe noire, qui estime que l’Espagne « a un rôle important à jouer dans la paix dans cette région », « la question de poursuivre Pedro Sanchez devant la Cour pénale internationale pour complicité de crimes de guerre se pose, car il soutient l’occupation du territoire sahraoui par une force armée… Le statut du Sahara Occidental est une question de droit international et il est regrettable que le socialiste Sanchez s’aligne sur les positions de Trump en décidant unilatéralement de la souveraineté de ce territoire ».
A lire : Sahara : Alger dénonce la « dérive espagnole » avec le Maroc