Depuis 2000, le SAFEM (Salon international de l’artisanat pour la femme) œuvre à faire de « l’artisanat, un facteur d’autonomisation de la femme en Afrique ». Sa sixième édition s’est ouverte vendredi, à Niamey, la capitale du Niger. Maroquinerie, textile, vannerie, poterie, bijouterie, cosmétique… Du 30 octobre au 8 novembre, plus de 700 exposants venant de 16 pays africains présenteront leurs produits au grand marché de Wadata où la culture de la région de Tahoua (Est) sera mise à l’honneur.
« Le travail d’une femme vaut plus que le discours de cent hommes », dit un proverbe afghan que les organisateurs du SAFEM ont accroché au mur de la salle de gala du Palais des congrès de Niamey, où se déroulait ce vendredi matin la cérémonie d’ouverture de l’édition 2009. Point ici de féminisme doctrinal, mais plutôt la volonté de prendre à bras le corps une partie des problèmes dont souffrent les femmes africaines et d’y apporter des solutions concrètes. Au Niger, par exemple, l’artisanat occupe plus de 700 000 personnes dont la majorité sont des femmes. 68% des quelque 360 000 micro et petites entreprises recensées dans le secteur[Données du recensement général de la population et de l’habitat de 2001. Il faut néanmoins préciser que nombre des femmes artisanes œuvrent dans le secteur informel.]] ont des propriétaire de sexe féminin qui, pour beaucoup, peinent à s’arracher à la misère. « Dans la pauvreté, ce sont les femmes qui sont les plus pauvres ; et dans l’artisanat, ce sont elles qui ont la situation la plus précaire. Donc nous voulons les emmener vers la lumière, leur permettre d’avoir confiance en elles et de gagner plus d’argent », explique [Aichatou Kané, l’initiatrice et coordinatrice de l’événement.
Pour tenter de progresser sur ces questions, un colloque intitulé « Artisanat féminin et commerce équitable » sera organisé en marge de la manifestation, précise Sani Fatouma Morou, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat. L’occasion de mieux informer les femmes et de réfléchir aux moyens de leur permettre d’accéder plus facilement, entre autres, aux circuits commerciaux, crédit et formations.
Des objectifs ambitieux
Pendant dix jours, plusieurs centaines de femmes originaires d’une quinzaine de pays d’Afrique vont présenter et vendre leurs produits au village artisanal installé dans le marché de Wadata, au cœur de Niamey. Un village qu’a inauguré cet après-midi la Première dame, Hadja Laraba Tandja, marraine du SAFEM, en présence d’un public nombreux et de musiciens et danseurs issus des diverses ethnies de Tahoua, la région phare de l’édition 2009.
Les organisateurs du SAFEM se sont voulus « très ambitieux » cette année. Une ambition qu’ils ont dû néanmoins revoir à la baisse quant au nombre de pays présents sur les stands, suite à une succession de retards accumulés durant les préparatifs. Ils en espéraient au moins 25, mais se satisferont de 16, confie Aïchatou Kané. Elle souhaite cependant que le salon rapporte deux fois plus et draine deux fois plus de monde qu’il y a deux ans, soit « 100 000 visiteurs pour que les exposants fassent un chiffre d’affaire plus important qu’en 2007 », où il s’était élevé à 500 millions[[769 230 €]] de francs CFA.
Pour les organisateurs du SAFEM, l’artisanat est un secteur d’avenir dont il faut moderniser les techniques et les produits afin qu’ils soient adaptés aux besoins, aux goûts d’aujourd’hui et des clients du monde entier. Sont donc présents sur les stands beaucoup d’objets traditionnels, mais pas seulement. Ainsi, le pavillon Wouro Debbo (maison de la femme en fulfuldé), présente une série de créations nées de la collaboration entre des artisanes traditionnelles du Niger et la créatrice de mode française Katherine Pradeau. Une preuve supplémentaire des formidables capacités d’ouverture et d’adaptation des artisans africains.
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Pour plus d’informations :
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