Sacrifices d’albinos : le gouvernement tanzanien en guerre contre les guérisseurs


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Drapeau de la Tanzanie
Drapeau de la Tanzanie

Les guérisseurs traditionnels se trouvent au banc des accusés. Mizengo Pinda, le Premier ministre tanzanien a annoncé, vendredi, qu’il allait révoquer leurs licences. Raison évoquée ? Leur responsabilité dans les sacrifices d’albinos. Une initiative lourdement critiquée par l’association des tradipraticiens tanzaniens.

Les guérisseurs traditionnels défient le gouvernement tanzanien. Le Premier ministre Mizengo Pinda a annoncé, vendredi, la révocation de leurs licences à effet immédiat. Selon BBC Africa, cette nouvelle a été très mal accueillie par les tradipraticiens qui, malgré l’interdiction, continueraient leurs rites macabres. Les pouvoirs reprochent aux féticheurs d’être responsables des sacrifices d’albinos fréquents dans le pays.

Les féticheurs en colère

De son côté, Arusha, herboriste basé à Haruna Kifimbo et porte-parole de l’association des guérisseurs traditionnels, a critiqué les autorités tanzaniennes: « Nous sommes légalement enregistrés, ils devraient traiter avec quelques organes d’état qui n’ont pas fait beaucoup pour arrêter la vague de meurtres d’albinos », a-t-il lancé au journal Le Citoyen, cité par BBC. Selon Arusha, les membres de l’association offriraient leurs services à plus de 30 % de la population du pays. «Nous avons tant de patients et de clients qui dépendent de nous, je crois qu’il aurait été meilleur si le Premier ministre nous avait consultés avant l’annonce de l’interdiction », explique-t-il.

Mercredi dernier, un albinos nommé Jonas Maduka avait été tué dans le village de Sogoso, au nord-ouest de la Tanzanie. Il était en train de manger quand des personnes ont demandé son aide. Quand il est sorti, il a été étranglé par ses assaillants qui lui ont coupé la jambe avant de s’enfuir. Ces derniers mois, les autorités tanzaniennes ont arrêté plus de 90 personnes, dont quatre policiers, soupçonnées d’avoir tué ou commercialisé des parties du corps d’albinos, nécessaires à des rituels.

Les parlements tanzanien et européen unis contre les sacrifices des albinos

Le 3 septembre dernier, le Parlement européen avait adopté une résolution condamnant « vigoureusement » l’assassinat d’albinos dans ce pays et le commerce des parties de leurs corps dans un but lucratif.

Du côté du gouvernement tanzanien, des mesures avaient également été prises pour instaurer un recensement des albinos et mettre en place un service policier d’escorte des enfants atteints de cette anomalie lorsqu’ils se rendent à l’école.

L’arrivée en avril 2007 de la députée albinos, Al-Shymaa Kway-Geer, au parlement tanzanien devrait contribuer à faire évoluer les mentalités dans un pays où la plupart de la population ne considère pas l’albinisme comme une maladie.

Officiellement, on recense plus de 8 000 albinos dans le pays. Mais l’Association des albinos de Tanzanie estime qu’ils pourraient être en fait près de 150 000, sur une population totale de presque 40 millions d’habitants. Depuis le milieu de l’année 2007, au moins 40 albinos auraient été tués en Tanzanie.

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