Sa candidature rejetée, Guillaume Soro décharge son fiel : décryptage des derniers tweets de l’opposant


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Guillaume Soro, ancien président du Parlement de Côte d'Ivoire, rompt le silence
Guillaume Soro, ancien Premier ministre ivoirien

En Côte d’Ivoire, le Conseil constitutionnel a rendu publique, hier, la liste définitive des candidats retenus pour le scrutin présidentiel d’octobre 2020. Sans surprise, le dossier de l’ancien président de l’Assemblée nationale est tout simplement rejeté. De quoi susciter la colère de Guillaume Soro, qui crache, depuis hier, son amertume.

Sur la quarantaine de dossiers qui a atterri sur la table du président du Conseil constitutionnel ivoirien, seul quatre ont reçu l’avis favorable de l’institution. Il s’agit des dossiers d’Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan et Kouadio Konan Bertin. Bien que le rejet du dossier de Guillaume Soro, entre autres, ne surprenne personne, le président de Générations et peuples solidaires ne semble pas digérer la chose. L’homme a dû passer une nuit cauchemardesque, vu les nombreux messages chargés d’amertume et même de regret qui pleuvent, depuis hier, sur son compte Twitter.

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Mamadou Koné et Guillaume Soro

Dans le premier tweet, l’exilé politique montre que la décision du Conseil constitutionnel était loin de le surprendre. Il écrit : « Il y a quelques jours, je vous disais que nous aurions tort de croire à l’actuel Conseil constitutionnel qui est un appendice du RHDP. Autant Alassane Ouattara a contesté le même Conseil constitutionnel en 2010, autant chacun devra prendre ses responsabilités ».
Et puis, il passe à l’offensive, dans un second tweet mâtiné de regret : « Le Conseil constitutionnel de Koné Mamadou a commis le plus grand crime, le véritable coup d’Etat civil depuis l’indépendance en 1960. Je suis triste pour lui, car en le proposant à l’époque au poste de ministre de la Justice, en 2007, en ma qualité de Premier ministre… ».

Encore du regret. C’est la substance du troisième message : « J’avais de lui (Mamadou Koné, président du Conseil constitutionnel, ndlr) l’image d’un magistrat intègre et brillant. La preuve est faite que cela n’a pas suffi. Il aurait fallu une dose de courage. Hélas très peu en sont capables. Le voilà gros Jean comme devant à la fin sa carrière. L’histoire se chargera de juger ».
Quand le regret enserre davantage les tripes de Guillaume Soro, ça donne ce quatrième post : « Il (Mamadou Koné, président du Conseil constitutionnel, ndlr) a perdu ma confiance, mais je lui garde mon amitié car j’ai déjà pardonné. À sa famille, je dis merci. Il ne me reste qu’à poursuivre le combat pour l’État de droit et la démocratie. Je combattrai la dictature et la tyrannie. J’animerai une conférence de presse le 17 septembre ».

Mais quoique rongé par le regret, l’ancien allié d’Alassane Ouattara ne baisse pas les armes. Il entend continuer la lutte pour empêcher le Président ivoirien d’avoir ce troisième mandat. Son cinquième tweet semble porter une menace tacite : « Pour décliner les étapes du combat contre les Présidences à vie en Afrique. Je persiste à dire que Alassane Ouattara ne sera pas le prochain Président de la Côte d’Ivoire, en dépit la forfaiture du Conseil constitutionnel ».

Comment Guillaume Soro compte-t-il empêcher cela, lui qui, pour l’instant s’est réfugié en France ? La suite nous le dira certainement.
Au moment où nous bouclons cet article, c’est encore avec l’expression du regret teinté cette fois-ci de surprise que Guillaume Soro a posté son sixième et dernier message : « Non M. Koné Mamadou, mon ex-collaborateur et président du Conseil constitutionnel ne devait pas faire ça. Non pas ça. Quel legs pour les générations futures ? Nous étions plus solides que ça », laisse-t-il lire.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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