S.O.S des tortues marines au Sénégal


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Drapeau du Sénégal
Drapeau du Sénégal

Face à la baisse de la population des tortues dans tous les océans de la planète, des organisations ont décidé d’unir leurs forces pour sensibiliser et impliquer les Sénégalais dans la sauvegarde de ces animaux marins.

Des organismes de protection de la nature s’unissent pour lutter contre les massacres de quatre espèces de tortues marines qui viennent pondre sur les plages du Sénégal. En collaboration avec des centres de sauvegarde des animaux, le service régional des pêches maritimes de Thiès surveille les plages et protège les nids de toutes agressions extérieures. A Saint-Louis, toutefois, aucun groupe de surveillance n’a encore été mis en place.

Les luths, les vertes, les imbriquées et les olivâtres apprécient les côtes de Saint-Louis et surtout celles du Saloum : Fadiouth, Palmarin et Joal, pendant leur période de reproduction et de ponte, entre février et juillet. Et des milliers de femelles viennent déposer leurs oeufs sur des  » zones très bonnes, pas perturbées, pas trop fluctuantes, pas encombrées de bois et sur une plage sablonneuse « , selon Bernard Devaux, secrétaire général de l’association SOPTOM (Station d’Observation et de Protection des Tortues dans le Monde). A leurs risques et périls.

Chassées et en voie d’extinction

Pour protéger les tortues, des permanents locaux recueillent et collectent des informations sur les allées et venues des reptiles auprès des pêcheurs et de la population. Dans les villages, ils multiplient les actions pour attirer l’attention des promeneurs sur les plages. Ils organisent des réunions de sensibilisation auprès des habitants en impliquant notamment les jeunes. Leur objectif est de les faire renoncer à consommer la viande, le foie et les oeufs des tortues péchées au filet ou au harpon. La commercialisation clandestine de cette espèce doit cesser…

Si les organismes concernés enseignent aux Sénégalais  » les bonnes manières « , ils doivent également faire face à l’affluence massive de touristes sur le littoral sénégalais. Ils lancent un appel au niveau international :  » il faut empêcher la vente de produits issus de tortues marines, telles que les carapaces « .

Aujourd’hui, la survie de la tortue est devenue un point fédérateur pour les organisations de sauvegarde. Mais le travail déjà réalisé s’avère déjà payant. Depuis vingt ans, la population a pris conscience de la situation, les massacres sont en baisse. C’est un bon signe.

Fuite des tortues

Malgré tout, le mal est largement fait. Ses conséquences sont là, et les spécialistes s’en inquiètent. Les  » surpêches  » et les massacres d’autrefois ont fait fuir les tortues sous d’autres cieux.  » Est-ce que les tortues, exploitées depuis un demi siècle, vont revenir d’elles-mêmes sur les côtes où on les a tant massacrées ? « , se soucie Bernard Devaux, et de renchérir :  » Il faut agir pour que les effectifs remontent « . Les tortues marines, qui avaient l’habitude de venir sur les côtes sénégalaises, ont réduit la fréquence de leurs passages et leur nombre de pontes.

Quatre espèces en voie d’extinction sont également défendues pour leur beauté et leurs caractéristiques rares. La tortue luth, qui se nourrit essentiellement de méduses, est la plus grosse tortue au monde. Elle peut peser jusqu’à 800 kg et ne possède pas de carapace, si ce n’est un épais cuir bleu. Les autres tortues, quant à elles, dévorent algues, petits alevins, coraux, coquillages, et pèsent entre 150 et 600 kg.

 » Il faut beaucoup plus d’animaux pour sauver cette espèce menacée par l’homme et les infrastructures modernes « , martèle Bernard Devaux. Une manière de rappeler que les atteintes à l’environnement et les effets irrémédiables produits par la main de l’homme concernent chacun d’entre nous.

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