Arrêté le 16 mai dernier à Paris, en France, Félicien Kabuga, accusé d’être le « financier » du génocide de 1994 est en voie d’être transféré au Tribunal Pénal International du mécanisme résiduel basé à Arusha en Tanzanie. Une nouvelle annoncée par le Procureur de cette institution judiciaire, en visite au Rwanda.
C’est un nouveau tournant dans le processus du jugement de Félicien Kabuga, cet homme d’affaires rwandais soupçonné d’avoir été le « financier » du génocide des Tutsi, en 1994. En visite dans ce pays, Serge Brammetz, Procureur général du Mécanisme Résiduel International pour les tribunaux pénaux (IRMCT), a indiqué que l’homme de 87 ans pourrait être transféré à Arusha, en Tanzanie, pour y être jugé, le mois prochain.
« Kabuga pourrait être transféré devant le Tribunal International basé à Arusha, en septembre ou décembre 2020, mais le calendrier exact n’est pas encore clair. Cependant, nous sommes ici pour recueillir plus de preuves pour cette affaire ». Des propos rapportés par les médias de la place, précisant qu’une délégation du Mécanisme Résiduel International pour les tribunaux pénaux (IRMCT) séjourne dans ce pays, dans le cadre de la recherche des « preuves sur l’affaire du génocide ».
La justice rwandaise fait preuve de réticence !
A en croire nos sources, le Procureur a promis de travailler en étroite collaboration avec les autorités rwandaises, en vue de « poursuivre tous les auteurs de génocide de 1994 contre la les Tutsis ». Tout en restant réticente face à la possibilité de transférer Félicien Kabuga à Arusha en Tanzanie, la justice rwandaise a montré son intérêt de travailler avec cette organisation judiciaire.
« Nous sommes très sûrs que les suspects restants seront bientôt ou plus tard arrêtés et traduits en justice. Nous examinons maintenant les preuves des deux côtes qui doivent être finalisées avant que l’affaire ne soit jugée », a déclaré le procureur général du Rwanda, Aimable Havugiyaremye.
Pour rappel, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, en 2019, le président du Mécanisme International pour les tribunaux pénaux (IRMCT) a annoncé son intention d’ouvrir « le procès de huit fugitifs encore recherchés pour génocide au Rwanda », insistant également sur « la coopération sans failles » des Etats pour la réussite de cette démarche.