Un incident tragique a secoué, mercredi matin, le district de Nyamasheke, à l’ouest du Rwanda, lorsqu’un soldat de la Force de défense rwandaise aurait ouvert le feu dans un bar, causant la mort de cinq civils. Le sergent Minani Gervais, 39 ans, est suspecté d’avoir perpétré cette attaque mortelle dans le secteur de Karambi, selon un communiqué de l’armée rwandaise.
Traduire en justice le suspect
L’armée rwandaise a exprimé ses profonds regrets face à cet incident tragique, qu’elle considère comme un acte isolé ne reflétant pas les valeurs de la Force de défense. Présentant ses condoléances aux familles des victimes, l’armée a assuré qu’elle s’engageait à traduire en justice le suspect, tout en condamnant fermement tout acte de violence de la part de ses soldats.
Le sergent Minani Gervais a été immédiatement placé en détention et fera face aux sanctions prévues par la loi, a ajouté le communiqué de l’armée. Les autorités militaires ont également promis une enquête rigoureuse pour éclaircir les circonstances exactes de ce drame. De son côté, la communauté locale reste inquiète, et les proches des victimes appellent à la justice pour punir l’auteur des faits.
Faits récurrents en Afrique
Ce type d’incident n’est malheureusement pas sans précédent en Afrique. Ces dernières années, plusieurs cas similaires ont été signalés dans d’autres pays du continent, impliquant parfois des membres des forces de sécurité. Par exemple, en 2019, au Kenya, un soldat avait tiré sur plusieurs civils dans un bar de la ville de Wajir, causant la mort de quatre personnes. Le gouvernement kényan avait alors renforcé ses efforts pour sensibiliser les militaires aux conséquences d’un usage abusif de leurs armes.
De même, en 2021, en République Démocratique du Congo, un policier avait ouvert le feu dans un marché bondé à Kinshasa, tuant plusieurs passants. Cet acte avait provoqué un tollé au sein de la population, avec des manifestations réclamant une meilleure régulation des comportements au sein des forces de l’ordre et une justice plus sévère pour les abus de pouvoir. Des exemples qui montrent que le recours à la violence par des membres des forces de sécurité constitue un problème récurrent.
Prévenir d’autres débordements similaires
Dans le cas du Rwanda, la force de défense insiste sur le fait que de tels actes seront sévèrement punis afin de préserver la discipline et l’intégrité de l’institution militaire. Les autorités militaires et civiles travaillent conjointement pour éviter la répétition de tels drames. Notamment en renforçant la formation en matière de droits humains et en surveillant de près le comportement de leurs soldats.
Face à la colère et la tristesse des familles touchées par cette tragédie, le gouvernement rwandais prévoit également d’apporter un soutien psychologique aux survivants et aux témoins de l’incident. La société civile a, de son côté, appelé à des mesures immédiates pour prévenir d’autres débordements similaires, en exigeant plus de contrôle dans l’accès aux armes et la surveillance des membres des forces armées.