La police rwandaise a annoncé lundi avoir arrêté le directeur de la radio confessionnelle « Amazing Grace », Cassien Ntamuhanga, porté disparu depuis le 7 avril. Il est accusé d’avoir planifié des attaques terroristes en compagnie de trois autres personnes.
Plus d’une semaine après sa disparition, le directeur de la radio chrétienne rwandaise, Amazing Grace, refait surface. La police rwandaise a annoncé lundi avoir arrêté Cassien Ntamuhanga, le chanteur Kizito Mihigo et le soldat démobilisé Jean-Paul Dukuzumuremyi, ainsi qu’une femme dont l’identité n’a pas été précisée. Tous les quatre sont accusés d’avoir planifié des attaques terroristes contre la plus haute tour de Kigali, et d’être liés au Congrès National Rwandais (RNC), parti d’opposition en exil. Un complot qu’ils auraient fomenté contre le gouvernement de Kigali, en représailles de l’assassinat de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements rwandais, assassiné le 31 décembre en Afrique du Sud.
Mardi, la police rwandaise a présenté aux médias, un à un, les quatre accusés menottés, dans son quartier général de Kigali, les invitant brièvement à expliquer les raisons de leur arrestation, selon RFI. Cassien Ntamuhanga, le jeune directeur de la radio confessionnelle, a ainsi admis avoir eu des conversations avec un membre de l’opposition du RNC. Le chanteur Kizito Mihigo a quant à lui déclaré avoir été en contact avec une personne en lien avec des partis politiques, indiquant toutefois qu’il n’avait fait qu’échanger des messages par Internet dans lesquels il critiquait fortement le gouvernement.
Accusé d’être « responsable de la mobilisation de la jeunesse » pour l’opposition en exil et pour le FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), il aurait été arrêté le week-end dernier. Chanteur très populaire dans le pays, il avait l’habitude de chanter l’hymne national à chaque évènement officiel. Son absence lors de la commémoration du 20e anniversaire du génocide avait donc très vite été remarquée, d’autant plus que Kizito Mihigo était tombé en disgrâce depuis mars dernier, suite à l’une de ses chansons, critique vers le parti au pouvoir. Les deux autres prévenus ont par ailleurs reconnu avoir réuni de l’argent et envisagé une attaque à la grenade à Kigali.
Selon la police rwandaise, les quatre accusés font donc désormais l’objet d’une enquête pour « implication dans l’organisation d’une attaque terroriste contre le Rwanda ». Ils auraient eu pour objectif de « renverser le gouvernement par la violence, d’assassiner des membres du gouvernement» et auraient « participé activement à un réseau ayant mené plusieurs attaques à la grenade ».
D’après Damas Gatare, porte-parole de la police, des preuves contre eux ont été réunies, notamment des grenades et des confessions obtenues de leurs complices.