En votant massivement en faveur d’une révision de la Constitution qui doit lui permettre de se présenter pour un nouveau mandat en 2017, les Rwandais ont plébiscité leur Président Paul Kagame.
Les Rwandais ont plébiscité leur Président Paul Kagame. Ils ont en effet voté, massivement, en faveur d’une révision de la Constitution qui doit lui permettre de se présenter pour un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034.
Ils étaient quelque 6,4 millions de Rwandais à avoir été conviés à répondre par OUI ou NON à la question « Êtes-vous d’accord avec la Constitution de la République du Rwanda telle que révisée pendant l’année 2015? ». Divers articles ont été modifiés en novembre par le Parlement. Mais les deux changements cruciaux concernent les articles 101 et 172 qui autorisent Paul Kagame à potentiellement se maintenir au pouvoir pendant 17 années supplémentaires.
Le nouvel article 101 continue de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, tout en abaissant sa durée de sept à cinq ans. Parallèlement, un nouvel article 172 stipule que la réforme n’entrera en vigueur qu’après un nouveau septennat transitoire, entre 2017 et 2024. Le Président sortant y sera donc éligible, de même qu’aux deux quinquennats suivants.
Et selon des résultats officialisés samedi par la Commission électorale et portant sur 21 des 30 districts, soit 70% du pays, le « OUI » en faveur de la réforme constitutionnelle a obtenu 98,13% des voix, contre 1,71% au « NON ». « Nous avons vu la volonté du peuple. Il est clair que ce que le peuple veut, il peut l’obtenir (…). Ils avaient demandé le changement de Constitution et ils l’ont obtenu », a déclaré Kalisa Mbanda, le chef de la Commission électorale nationale après avoir annoncé ces résultats préliminaires.
Elu en 2003 et réélu en 2010, avec plus de 90% des voix à chaque fois, M. Kagame, 58 ans, n’a pas encore dit s’il se représenterait en 2017, date limite de son dernier mandat selon la Constitution non révisée.
Il avait indiqué que sa décision dépendrait des résultats du référendum. L’ampleur du vote en faveur du « OUI » devrait sans doute l’inciter à se présenter à nouveau.