Avec une dette estimée à 9 millions de dollars américains suite à son retard dans le paiement des contributions annuelles depuis l’année fiscale 2016-2017, le Burundi est sous menace d’expulsion de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) . Le Président rwandais, Paul Kagame, a relancé le débat sur les arriérés du Burundi au sein de cette organisation dont il assume d’ailleurs la présidence depuis 2019.
C’est un nouveau tournant dans la menace d’expulsion du Burundi de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Paul Kagame, Président rwandais par ailleurs président en exercice de cette organisation s’est prononcé sur cette question qui ternit l’image du pays cher à Evariste Ndayishimiye. Dans un entretien avec le média Kenyan The EastAfrican, le leader rwandais a mis le gouvernement burundais devant ses responsabilités, indiquant qu’il est inadmissible que « certains pays portent en permanence le fardeau des autres ». Dans un langage direct, M. Kagame a exhorté le nouveau gouvernement à s’acquitter de tous les arriérés en vue de garder son statut de membre de l’EAC.
« Nous avons eu des situations où les partenaires avaient des difficultés. Je me souviens une fois où la région s’est réunie et nous avons tous contribué pour le Burundi, car à un moment donné, ils étaient dans une situation difficile. Vous pouvez le faire une ou deux fois, mais cela ne doit pas aboutir à ce que certains pays portent en permanence le fardeau des autres. C’était comme dire que nous avions peut-être essayé de contribuer pour vous, mais maintenant nous pensons que vous êtes en mesure de jouer votre rôle afin que vous vous engagiez pleinement dans l’organisation et que vous en profitiez pleinement, tout en contribuant pleinement comme nous tous », a-t-il déclaré.
Une réaction sans conséquence sur le plan diplomatique ?
En effet, après le vote, de la motion visant à expulser le Burundi de cette Communauté, le nouveau régime, par le biais de son ministre chargé des affaires de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est, a vite réagi, rassurant que « nous sommes engagés à respecter les engagements, y compris les engagements financiers. Ce n’est pas la première fois que le Burundi accuse des arriérés au sein de cette communauté. Ce retard ne constitue nullement un problème ».
La réaction du Président Paul Kagame aura-t-elle un impact sur les relations entre son pays et le Burundi ? Rien n’est moins sûr ! Toutefois, lors de cet entretien, le Président rwandais a également exprimé sa volonté de renforcer le lien entre les deux pays. « Nous souhaitons voir les deux gouvernements commencer à s’attaquer aux problèmes sous-jacents. Nous avons hâte d’améliorer les choses, mais cela implique plusieurs facteurs. Nous pensons que les choses peuvent s’améliorer. Nous sommes optimiste ».