Le chef de l’Etat rwandais Paul Kagamé a dénoncé la réouverture par la justice française d’une enquête sur l’assassinat en 1994 du président Habyarimana Juvenal.
Le chef de l’Etat rwandais Paul Kagamé a fustigé, ce lundi 10 octobre 2016, la réouverture par la justice française d’une enquête sur l’assassinat en 1994 du Président Habyarimana Juvenal. Ce meurtre avait été le point de départ du génocide rwandais.
Devant un parterre de magistrats, de militaires et de responsables du gouvernement rwandais, Paul Kagamé, qui dirigeait à l’époque la rébellion tutsie, a déclaré que « le système judiciaire du Rwanda n’est pas aux ordres de la France ni des intérêts de la France ». Le Président rwandais a jouté que « c’est la France qui devrait être jugée, pas qui que ce soit au Rwanda et pas les Rwandais ».
L’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise, Faustin Kayumba Nyamwasa, qui vit aujourd’hui en exil en Afrique du Sud, a accusé à plusieurs reprises Paul Kagamé d’avoir donné l’ordre d’abattre l’avion qui transportait le Président rwandais, son homologue burundais et un équipage français. Pour sa part, Paul Kagamé nie toute responsabilité et affirme que ce sont les propres partisans hutus de Habyarimana Juvenal qui l’ont assassiné parce qu’ils désapprouvaient l’accord de paix qu’il venait de conclure avec les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais.
A la suite d’une plainte déposée par les familles des victimes françaises, l’enquête française a été ouverte en 1998, et a depuis été refermée à deux reprises faute d’avancée. Après que Faustin Kayumba Nyamwasa s’est dit prêt à témoigner, la justice l’a relancée, en lançant une nouvelle commission rogatoire internationale pour entendre le général Kayumba Nyamwasa.