Le Rwanda a clarifié qu’aucune disposition de l’accord sur les migrants abandonné par le Royaume-Uni, ne prévoit le remboursement des fonds déjà versés. Cette précision intervient après l’annonce par le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, de la fin de ce projet controversé.
La déclaration vise à dissiper les spéculations concernant un possible remboursement.
Un accord en suspens
L’accord migratoire, signé en avril 2022 sous l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, prévoyait l’expulsion de demandeurs d’asile. Il concernait aussi les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda. Pour soutenir cette initiative, Londres avait déjà transféré 280 millions d’euros à Kigali. Toutefois, avec l’arrivée au pouvoir de Keir Starmer, ce projet a été abandonné, qualifié de « mort et enterré ».
La position du Rwanda
Interrogé par la télévision d’État, Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, a déclaré : « l’accord que nous avons signé ne stipulait pas que nous devions restituer l’argent ». Cette déclaration du 9 juillet vise à répondre aux questions sur le sort des fonds déjà versés par le Royaume-Uni.
En janvier dernier pourtant, Paul Kagame, avait assuré au Forum économique mondial à Davos, en Suisse : « Cet argent ne sera utilisé que s’ils [les migrants] viennent. Si ce n’est pas le cas, nous pourrons le rendre ».
Les propos du premier ministre mardi dernier stipulent désormais que le gouvernement rwandais n’a « aucune obligation » de le faire.
Contexte de l’immigration
Le débat sur l’immigration reste central au Royaume-Uni, surtout après le Brexit. Le précédent gouvernement avait proposé cet accord pour dissuader les traversées illégales de la Manche. Cependant, la Cour suprême britannique avait jugé ce projet illégal en novembre 2023, ouvrant la voie à son annulation définitive par Keir Starmer.
Les conséquences pour le Rwanda
Pour le Rwanda, cet accord représentait une opportunité de renforcer ses infrastructures et d’améliorer son image sur la scène internationale. Malgré les critiques concernant la gestion autoritaire du président Paul Kagame, le Rwanda a été salué pour sa stabilité et ses avancées économiques. En précisant que l’accord ne prévoit pas de remboursement, le Rwanda renforce les ambiguïtés et les défis des accords internationaux.