C’est un nouveau tournant dans la résolution du conflit entre le Rwanda et l’Ouganda. Ces deux pays ont repris, les pourparlers, le 4 juin, en vue de réfléchir sur la consolidation de leurs relations fragilisées par les accusations mutuelles de déstabilisation. Selon le Dr Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération, la question de la détention des citoyens rwandais en Ouganda et l’évaluation du progrès réalisé dans la mise en œuvre des résolutions du 4e sommet quadripartite des chefs d’État à la frontière de Gatuna, en février dernier, ont été au centre de ces assises virtuelles tenues sous la facilitation de l’Angola et de la République Démocratique du Congo.
Lors d’une conférence de presse de restitution, le ministre rwandais s’est indigné contre la poursuite des arrestations et la torture des citoyens rwandais en détention en Ouganda, un comportement qu’il qualifie de manque de volonté politique de la part du régime Museveni : « Nous avons soulevé ces questions avec l’Ouganda, à plusieurs occasions, notamment l’arrestation et la torture continue des Rwandais en détention (…). Nous avons conclu qu’il reste encore beaucoup à faire à l’Ouganda, si les relations entre les deux pays doivent redevenir normales ».
S’agissant de la détention de 130 citoyens rwandais en Ouganda, le Dr Biruta indique tout de même que l’Ouganda s’est engagé à libérer certains d’entre eux, dès la semaine prochaine : « Il y a d’autres problèmes que nous avons soulevés et sur lesquels ils doivent travailler plus durement, principalement la campagne médiatique agressive contre le Rwanda et les arrestations qui n’ont pas cessé, bien qu’ils prévoient de libérer certaines personnes la semaine prochaine. Nous devons avoir une volonté politique, sinon nous n’irons nulle part. Nous avons convenu qu’il y avait un besoin de volonté politique des deux côtés ».
En effet, à part la restitution de Kigali, d’autres détails de ce 5e sommet n’ont pas filtré, toutefois, certaines indiscrétions laissent entendre que l’Ouganda, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, Sam Kahamba, aurait promis la libération de ces 130 détenus et le maintien en détention de 310 autres ressortissants rwandais inculpés d’infractions capitales.
Pour rappel, depuis l’année dernière, le Rwanda et l’Ouganda vivent à couteaux tirés. A la base, le régime de Paul Kagame accuse Kampala d’enlèvements de ses citoyens et de soutien aux mouvements rebelles pour renverser le gouvernement en place. De son cote, le régime Museveni accuse son voisin d’avoir espionné certains membres de son gouvernement. Un conflit qui fragilise le processus de paix et l’élan du système économique de la région d’Afrique de l’Est .