L’interpellation de Paul Rusesabagina, le 31 août, par le Bureau d’investigation du Rwanda suscite la réaction de l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), qui dénonce la violation du droit international dans la procédure de l’arrestation du « héros controversé » du film Hôtel Rwanda.
Human Rights Watch (HRW) dénonce la violation du droit international dans l’arrestation de Paul Rusesabagina, « héros controversé » du film Hôtel Rwanda et personnalité connue pour ses critiques contre le régime en place. Dans une déclaration, cette organisation appelle la justice rwandaise à l’impartialité, en accordant à cet opposant l’accès à un avocat de son choix ainsi que la possibilité d’êtrer en contact régulier avec sa famille. Une mesure qui permettrait à Paul Rusesabagina d’exercer son droit de contester la légalité de son arrestation, et d’être représenté par un avocat de son choix devant un tribunal indépendant appliquant les normes internationales en matière de droits de l’Homme.
« Les antécédents du Rwanda dans l’utilisation de méthodes illégales et interlopes pour cibler ceux que le parti au pouvoir perçoit comme une menace sont bien connus. Le fait que le Rwanda n’ait pas appréhendé Paul Rusesabagina en utilisant une procédure d’extradition légale suggère que les autorités ne pensent pas que leurs preuves ou les garanties d’un procès équitable résisteraient à l’examen d’un tribunal indépendant, les amenant à choisir de contourner l’état de droit », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique Centrale à Human Rights Watch.
« Les autorités belges devraient, de toute urgence, mener à bien une enquête sur le transfert de Rusesabagina au Rwanda »
S’appuyant sur la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui stupide que nul ne peut être envoyé dans un pays où il y a des motifs sérieux de croire qu’il pourrait être torturé ou maltraité, Human Rights Watch exhorte les autorités belges à l’ouverture d’une enquête sur le transfert de Rusesabagina au Rwanda.
« Le traitement de cette affaire par les autorités rwandaises jusqu’à présent a fait fil de bon nombre de protections prévues par le droit international, suscitant de sérieuses craintes quant au bien-être de Rusesabagina et au respect de son droit à un procès équitable au Rwanda. La gravité des accusations qui pèsent contre Rusesabagina ne donne pas aux autorités rwandaises le droit de recourir au crime de disparition forcée et d’ignorer la régularité des procédures ainsi que les normes internationales d’équité des procès », a ajouté M. Lewis.
Par ailleurs, HRW dénonce également le fait que Kigali cache l’endroit où est détenu Paul Rusasebagina. Une situation qu’elle qualifie de « disparition forcée », qui est un crime prohibé en toutes circonstances au regard du droit international.