Rwanda : HRW dénonce les tortures abusives dans les prisons


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Human Rights Watch (HRW) dévoile des abus dans les prisons rwandaises, où la torture et les mauvais traitements persistent. Un procès récent contre des fonctionnaires pénitentiaires a exposé des pratiques cruelles.

HRW alerte sur la persistance de ces abus dans les centres de détention officiels et non officiels. Malgré quelques condamnations, le problème reste profondément ancré.

En avril 2024, Innocent Kayumba, ancien directeur des prisons de Rubavu et de Nyarugenge, a écopé de 15 ans de prison pour le meurtre d’un détenu en 2019. Ce verdict, bien qu’important, ne révèle qu’une partie des brutalités systématiques qui continuent de sévir dans les prisons du Rwanda. HRW souligne que cette condamnation ne suffit pas à enrayer la pratique généralisée de la torture.

Des témoignages glaçants : l’horreur de Kwa Gacinya

HRW a recueilli de nombreux témoignages d’anciens détenus de centres comme Kwa Gacinya, un centre de détention non officiel à Kigali. Les prisonniers y subissent des sévices inhumains, tels que des simulations d’exécutions, des passages à tabac et la privation de sommeil. Certains ont perdu la vie dans des circonstances obscures. Les survivants décrivent les cellules comme des « cercueils » et dénoncent des conditions de détention insupportables.

La prison de Rubavu : un autre foyer de terreur

Sous la direction de Kayumba, la prison de Rubavu a également été le théâtre d’actes de torture d’une extrême violence. Des prisonniers y étaient forcés à des épreuves physiques inhumaines, comme être plongés dans des conteneurs remplis d’eau avant d’être battus. Kayumba est également responsable de la mort de onze prisonniers, dont les noms figurent dans le rapport de HRW.

Un système judiciaire défaillant et des institutions complices

HRW dénonce l’incapacité du système judiciaire rwandais à rendre justice. Les responsables de ces abus agissent en toute impunité, et même les procès n’offrent qu’une justice partielle aux victimes. L’institution nationale de protection des droits humains, par manque de transparence et d’indépendance, échoue à signaler efficacement les cas de torture.

Vers un changement durable

HRW appelle le gouvernement rwandais à mener des enquêtes approfondies sur ces cas de torture et à solliciter des experts internationaux, notamment des Nations Unies et de la Commission africaine des droits de l’homme. Les partenaires internationaux, comme l’Union européenne, doivent aussi faire pression pour que les responsables de ces abus soient traduits en justice et que la torture cesse définitivement.

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