Rwanda : Élections présidentielles et législatives


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Paul Kagame du Rwanda
Paul Kagame, Président du Rwanda

Ce samedi 22 juin a marqué le début d’une période capitale pour le Rwanda. Le pays s’est engagé dans trois semaines de campagne électorale intense avant les scrutins présidentiels et législatifs prévus le 15 juillet. Le président Paul Kagame, au pouvoir depuis 24 ans, vise un quatrième mandat.

Cette année, une nouveauté attire particulièrement l’attention : la simultanéité des campagnes présidentielle et législative.

Un début en fanfares à Musanze

Paul Kagame, leader incontesté du Front patriotique rwandais (FPR), a choisi Musanze, une ville stratégique du nord du Rwanda, pour lancer sa campagne. Les meetings seront fréquents, presque quotidiens, et offriront au président sortant l’opportunité de consolider son emprise sur l’électorat. Le FPR a désigné Kagame comme candidat sans opposition, ce qui témoigne de son contrôle solide sur le parti et sur le pays.

Une opposition timide, mais présente

Face à Kagame, deux candidats tentent de se faire entendre. Frank Habineza, député et fondateur du parti vert démocratique, lance sa campagne dans la capitale, Kigali. Habineza, bien que déterminé, n’avait recueilli que 0,45% des voix lors de la présidentielle de 2017.

Philippe Mpayimana, employé du ministère de l’Unité nationale et de l’engagement civique, démarre quant à lui dans le district de Kirehe, à l’extrême sud-est du Rwanda. La tâche s’annonce ardue pour ces challengers, dans un climat politique souvent critiqué pour ses restrictions sur la dissidence et la liberté d’expression.

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Une affiche électorale inchangée et des critiques croissantes

L’affiche électorale de cette année rappelle étrangement celle de 2017. Toutefois, la grande nouveauté réside dans la simultanéité des campagnes présidentielle et législative. Près de 600 candidats concourent pour les 80 sièges de députés au Parlement rwandais, rendant la compétition plus vive et diversifiée.

Si le Rwanda se vante d’être l’un des pays les plus stables d’Afrique, des voix s’élèvent pour dénoncer des pratiques autoritaires. Les associations de défense des droits humains critiquent les irrégularités et les intimidations subies par les électeurs. Victoire Ingabire, figure emblématique de l’opposition non enregistrée Dalfa Umurunzi, est exclue de la course à la présidence à cause d’une condamnation antérieure.

Une mobilisation féminine et jeune

Le 16 juillet, le Rwanda choisira également vingt-quatre femmes parlementaires, deux représentants des jeunes et un représentant des personnes handicapées. Ces nominations reflètent une volonté d’inclusion et de diversité dans la représentation nationale.

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