Les Rwandais sont appelés ce lundi à élire leurs députés. Malgré la situation sécuritaire qui s’est détériorée ces derniers jours en raison des explosions dans la capitale Kigali, le FPR, parti au pouvoir devraient remporter ces législatives sans surprise. D’autant que de nombreux partis d’opposition ne participent pas au scrutin.
C’est ce lundi que six millions de Rwandais sont appelés aux urnes pour élire leurs députés. Les candidats en lice du scrutin se disputent 80 sièges de la Chambre des députés. Pas moins de 164 observateurs, qui ont bénéficié d’une formation de deux jours, depuis mercredi dernier à Kigali, devraient superviser le scrutin. Ils devront ensuite rendre leurs conclusions et octroyer des recommandations pour le renforcement du cadre électoral dans le pays.
Mais comme si l’histoire se répète à nouveau, ces Législatives sont sans enjeux pour de nombreux observateurs. En clair, le Front patriote Rwandais (FPR), le parti au pouvoir, devrait largement les remporter, comme toutes les autres fois au auparavant. D’ailleurs, lors des dernières Législatives en 2008, le parti présidentiel avait remporté 78% des sièges. Même si la situation sécuritaire s’est détériorée ces derniers jours suite aux explosions à Kigali, le 13 et 14 septembre, qui ont fait 2 morts et 22 blessés, cela n’empêchera pas le FPR de sortir victorieux de ces législatives.
De nombreux partis absents des Législatives
D’autant que le Parti social-Imberakuri, qui participe pour la première fois à des élections législatives, est profondément divisé, selon Jeune Afrique. Le fondateur du parti Bernard Ntaganda a été emprisonné en 2011 pour menace à l’ordre public, divisionnisme et organisation de manifestations sans autorisation. Ses partisans ont peu à peu déserté le parti, estimant que la nouvelle dirigeante Christine Mmukabunani est trop proche du pouvoir.
De nombreux partis n’ont pas participé au scrutin. C’est le cas du parti démocratique Vert du Rwanda, fondé par des dissidents du FPR. Il n’a pas souhaité présenter de candidats car n’a été officiellement reconnu que le 9 août, soit trois jours avant la date limite du dépôt candidatures. De même pour le parti de la Hutu Victoire Ingabire, FDU-Inkingi, toujours emprisonnée à Kigali après avoir été condamnée à 8 ans de prison pour menace contre la sûreté de l’Etat, terrorisme, et déni du génocide de 1994.
Drôle de législatives donc où une grande partie des partis d’opposition sont exclues du scrutin. Sans compter qu’aucun débat n’a été organisé par les médias qui devaient octroyer un même temps de parole à tous les candidats sans exception. Une mesure qui aurait été difficile à appliquer alors que les principaux partis d’opposition sont hors jeu.