
Le Rwanda a exprimé des inquiétudes concernant les attaques contre les survivants du génocide de 1994, notamment des agressions délibérées contre leurs biens. Kigali a rappelé les progrès en matière d’unité et de réconciliation, tout en soulignant la nécessité de renforcer ces efforts. Les autorités rwandaises ont insisté sur l’importance de l’éducation pour prévenir la répétition du génocide et a lancé un appel aux jeunes pour combattre l’idéologie du génocide et promouvoir la paix.
Le Premier ministre rwandais, Édouard Ngirente, a exprimé des préoccupations croissantes concernant les attaques visant les survivants du génocide de 1994 contre les Tutsis, lors de la 31e commémoration à Busogo, dans le district de Musanze, le 8 avril. Ngirente a rendu hommage aux victimes du génocide, en particulier aux 460 personnes de l’ancienne commune de Mukingo, enterrées au mémorial du génocide de Busogo. Il a exhorté la population à rejeter l’idéologie du génocide, qui se manifeste également par des attaques contre les survivants.
Attaques contre les survivants du génocide
Le chef du gouvernement a dénoncé des attaques planifiées contre les rescapés, donnant l’exemple d’une personne qui, dans l’intention de nuire, coupe les pattes d’une vache voisine et l’abandonne. Bien que ces attaques soient rares, elles demeurent préoccupantes. Selon le Bureau d’enquête du Rwanda (RIB), entre 2019 et 2023, les attaques contre les survivants ont constitué 50% des 2 660 cas d’idéologie génocidaire et de crimes connexes rapportés, dont 22% étaient directement liés à l’idéologie génocidaire.
Ngirente a souligné les progrès réalisés en matière d’unité et de réconciliation, citant une augmentation de l’indice de réconciliation de 82,3% à 94,7% en dix ans. Cependant, il a précisé qu’il restait des efforts à fournir pour éliminer totalement les résidus de division. Il a réaffirmé l’importance de la sécurité nationale, non sans souligner que la stabilité du pays repose sur des efforts communs, et que seule une société unie peut garantir la prospérité et la sécurité. Il a insisté sur le fait que les attaques contre les survivants du génocide, comme endommager leurs cultures ou leur bétail, ne sont pas des actes de vol mais des agressions délibérées qui doivent être combattues.
Comprendre l’histoire du Rwanda pour éviter toute répétition
Le Premier ministre a également réaffirmé l’engagement du gouvernement à protéger les survivants et a félicité le Front Patriotique Rwandais (FPR-Inkotanyi) pour avoir mis fin au génocide. Il a rappelé que le génocide ne se reproduirait plus, en se référant à l’engagement constant du Président Paul Kagame. Selon Ngirente, il est essentiel d’apprendre et de comprendre l’histoire du Rwanda pour éviter toute répétition de telles atrocités. Il a souligné que la division avait été alimentée par une mauvaise éducation, et que l’unité retrouvée était essentielle pour le développement et la paix du pays.
Le Premier ministre a lancé un appel aux jeunes pour qu’ils combattent l’idéologie du génocide. Il a insisté sur le rôle crucial des parents et des enseignants dans l’éducation des enfants, afin de leur inculquer des valeurs d’unité et de coexistence pacifique. Jean-Damascène Bizimana, ministre de l’Unité nationale et de l’Engagement civique, a détaillé la préparation et l’exécution du génocide à Mukingo, appelant tous les Rwandais à s’informer sur leur histoire pour éviter qu’un tel génocide ne se reproduise.