Le docteur Charles Twagira a été remis en liberté le 22 mai par la justice française, a annoncé, ce vendredi, une source proche du dossier. Il avait été mis en examen, en mars 2014, pour génocide et crimes contre l’humanité au Rwanda.
Le génocide au Rwanda demeure un sujet sensible. La justice française a remis en liberté le docteur Charles Twagira, le 22 mai dernier. L’annonce a été faite, ce vendredi 5 juin 2015, par une source proche du dossier. Sa mise en liberté a été décidée par la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris. Toutefois, il a été placé sous contrôle judiciaire et ne peut quitter la France sans autorisation.
Selon le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), qui avait porté plainte contre Charles Twagira, en 2009, cette remise en liberté « est incompatible avec une véritable justice, nous révolte. Mais nous renforce aussi dans notre volonté de poursuivre le combat pour la justice, au service des victimes ».
Arrêté en mars 2014 à Vire où il avait trouvé refuge, dans le Calvados, il dirigeait, au moment du génocide, l’hôpital de Kibuye à l’ouest du Rwanda. Il a été condamné en 2009 par contumace à perpétuité par un tribunal de Kibuye pour crime contre l’humanité et crime de génocide. Il ne s’agit pas de la première remise en liberté dans cette affaire, puisqu’en avril dernier, la Cour d’appel a remis en liberté Claude Muhayimana, qui avait été mis en examen pour des crimes durant le génocide.
En France, un seul procès de génocidaire rwandais a eu lieu, celui de Pascal Simbikangwa. Il a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, en mars 2014. Il a fait appel.