Le romancier Philippe Frey, passionné par le désert et fasciné par le Moyen-Âge, publie « Le chevalier songhaï », aux éditions Robert Laffont : méharée inattendue d’un Européen que le hasard jette à travers une Afrique encore inexplorée.
Ce n’est pas un traité sur les différences et les cultures, ni une étude sur la sociologie des peuples : voilà plus simplement un roman d’aventure réussi : il comporte en bonnes proportions tout ce qu’il faut pour composer un livre captivant : héroïsme et combats, humour et beauté, emportements et coups de foudre, honneur, trahison, générosité, grandeur d’âme.
Le tout se passe au Sahara, où le héros, parti de sa Gascogne natale, vivra des aventures inattendues. Mais pas dans n’importe quel Sahara : dans celui du XIVème siècle, sur lequel l’état songhaï rayonnant à partir de Gao avait réussi à imposer, à la faveur du déclin de l’Empire du Mali, sa suprématie jusqu’au Soudan… Il importe assez peu, en vérité, qu’Anselme d’Ysalguier ait vraiment existé, comme nous le dit l’auteur à la première ligne du roman, ni que son petit-fils, ayant dans son sang le soleil des souverains songhaïs, soit devenu le chef de la cavalerie de François Ier…
Littérature d’évasion
Car ce roman est guidé par une passion, celle que Philippe Frey, ethnologue et aventurier, nourrit lui-même pour l’Afrique saharienne où il a mené de multiples expéditions, et qu’il a déjà choisi pour cadre de ses précédents livres : « Nomade blanc », « Kalahari, désert rouge », ou « Le scorpion d’Orient ». Son amour pour le désert, pour ses hommes et pour ses femmes, tel est la vraie toile de fond des rebondissements d’une histoire bien menée, où les dialogues suivent bien la psychologie des personnages, où le charme des lieux se mêle au plaisir de traverser l’histoire. En un mot, une littérature d’évasion, où l’on suit sans souci ni réticence la vitalité et l’imagination de l’auteur. Un grand bain romanesque.