Rokia Traoré de nouveau devant la justice belge : l’affaire de non-présentation d’enfant poursuit son cours


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Rokia Traoré
Rokia Traoré

Ce mercredi 8 janvier, la chanteuse malienne Rokia Traoré se retrouve à nouveau face à la justice belge pour une affaire de non-présentation d’enfant. L’affaire concerne sa fille, née en 2015, qui vit actuellement au Mali. Le père de l’enfant, citoyen belge, affirme ne pas avoir pu la voir depuis cinq ans. Cette audience intervient après une première comparution le 23 décembre dernier, qui n’avait pas permis de se prononcer sur le fond du dossier en raison du changement récent d’avocat de l’artiste.

Lors de l’audience du 23 décembre, la procédure a été interrompue en raison de la nomination d’un nouveau représentant juridique pour Rokia Traoré. Le juge a accordé un délai de deux semaines pour permettre au nouvel avocat, Dimitri de Béco, de prendre connaissance du dossier et de préparer la défense de la chanteuse malienne.

Première audience reportée à cause d’un changement d’avocat

Cependant, Rokia Traoré a pu s’exprimer brièvement devant le tribunal. Lors de ses déclarations, elle a affirmé n’avoir jamais cherché à empêcher son ex-compagnon d’entretenir une relation avec leur fille. Toutefois, elle a exprimé sa crainte que son enfant soit retenu en Belgique si elle y venait, soulignant que l’enfant vivait au Mali et s’y sentait chez elle, étant bien scolarisée et n’ayant jamais eu de lien avec la Belgique. L’avocat de Jan Goossens, le père de l’enfant, a exprimé la volonté de son client de renouer des liens avec sa fille.

Selon lui, il ne demande pas la garde exclusive, mais simplement d’avoir le droit de voir sa fille pendant les périodes de vacances en Belgique. Il a également rappelé qu’en mars 2020, Rokia Traoré avait été arrêtée à Paris, mais qu’elle avait ensuite emmené sa fille au Mali malgré une interdiction de quitter le territoire français. Cet épisode a alimenté le dossier juridique et contribué à la décision des autorités belges d’émettre un mandat d’arrêt européen contre la chanteuse, qui sera un élément clé de l’audience du 8 janvier.

Condamnations précédentes et la procédure en cours

En octobre 2023, la justice belge avait condamné Rokia Traoré à deux ans de prison pour non-présentation d’enfant, en raison de son absence lors des premières audiences. Cette peine avait été jugée par son avocat précédent comme étant une tentative de la contraindre à revenir devant les tribunaux belges. Après cette condamnation, l’artiste avait fait appel de la décision, espérant être réévaluée en sa présence. Le 8 janvier, le tribunal est donc appelé à statuer sur la question de la garde de l’enfant, ainsi que sur la légitimité de la condamnation initiale.

L’enjeu majeur pour Rokia Traoré dans cette procédure est d’obtenir une libération conditionnelle, une demande qui avait été rejetée lors de l’audience précédente, il y a quinze jours. Les discussions du jour devront porter sur la nature de la peine et les conditions de la garde de la fille de la chanteuse, qui vit désormais au Mali, loin de son père en Belgique.

Arrestation de Rokia Traoré : un mandat d’arrêt européen en jeu

L’affaire prend un tournant décisif avec l’arrestation de Rokia Traoré en juin 2023, en Italie. Celle-ci avait été interpellée en vertu d’un mandat d’arrêt européen délivré par la Belgique, alors qu’elle se trouvait en déplacement en Europe. Après quelques semaines d’incarcération dans une prison proche de Rome, elle a été transférée à Bruxelles fin novembre 2023. Cette arrestation, suivie d’un transfert en Belgique, a marqué une étape importante dans cette procédure juridique qui dure depuis plusieurs années.

Ce dossier soulève des questions sur les difficultés liées aux litiges familiaux transnationaux. Les affaires de non-présentation d’enfant, surtout lorsqu’elles impliquent plusieurs pays, peuvent devenir particulièrement complexes. Dans ce cas précis, la justice belge semble déterminée à trancher sur la question de la garde de l’enfant, tout en prenant en compte les éléments juridiques internationaux qui entrent en jeu, notamment les mandats d’arrêt et la coopération entre les États européens.

Tenir compte la question de la non-présentation de l’enfant

L’affaire de Rokia Traoré met également en lumière les tensions qui peuvent exister entre les droits parentaux et les préoccupations liées à la sécurité de l’enfant. Tandis que le père souhaite avoir un droit de visite, l’artiste insiste sur le fait que sa fille est épanouie au Mali et n’a pas de lien avec la Belgique. Cette divergence d’opinions pourrait être au cœur de la décision judiciaire à venir.

L’audience de ce 8 janvier 2025 pourrait marquer un tournant dans cette affaire qui oppose Rokia Traoré au père de sa fille. Le tribunal belge devra rendre une décision sur le fond, en prenant en compte non seulement la question de la non-présentation de l’enfant, mais aussi les éléments liés à la garde et aux préoccupations de chaque partie. Le déroulement de cette procédure pourrait avoir des implications durables sur la vie de la chanteuse malienne, ainsi que sur les droits de son ex-compagnon en ce qui concerne ses relations avec leur fille.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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