Alors que la France a décidé d’interdire le port de l’abaya dans les écoles publiques, en Algérie, la robe kabyle a déclenché une polémique. Des débats stériles dénoncés par l’ONU.
Le cadre de la 78ème Assemblée générale de l’ONU a été mis à profit pour dénoncer certaines pratiques discriminatoires. Notamment à l’égard des femmes. Prenant la parole, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a mis le doigt dans la plaie. Evoquant l’égalité entre les femmes et les hommes à travers le monde, le patron de l’ONU en a profité pour critiquer la France. Le ministre de l’Éducation nationale française, Gabriel Attal, a décidé d’interdire le port de l’abaya dans les écoles publiques.
Guterres se fait avocat des femmes
Dans ce plaidoyer en faveur de l’égalité, Antonio Guterres a ainsi déclaré : «Nous, les peuples, ne signifie pas nous les hommes», a-t-il d’abord campé. «Les femmes attendent toujours l’égalité des chances et des salaires, l’égalité devant la loi, la pleine valorisation de leur travail et la prise en compte de leurs opinions», a poursuivi le SG de l’ONU. «À travers le monde, les droits des femmes, y compris les droits sexuels et reproductifs, sont réduits, voire supprimés, et leurs libertés restreintes ».
Et de faire allusion à la rentrée scolaire en France, sur fond de polémique. «Dans certains pays, les femmes et les filles sont punies parce qu’elles portent trop de vêtements. Dans d’autres, parce qu’elles n’en portent pas assez», relève-t-il pour le déplorer. Au moment où le patron de l’Organisation des Nations Unies prononçait ces mots, en Algérie, une polémique similaire voyait le jour. Un lycée de Béjaïa a empêché une élève d’entrer en classe, parce qu’elle est vêtue d’une robe traditionnelle kabyle.
Abaya et robe kabyle, polémique stérile
Tout comme en France, l’incident a eu lieu lors de la de rentrée scolaire 2023-2024. La fille s’est présentée devant le portail du lycée Berchiche d’El Kseur, mercredi 20 septembre. Il lui a été signifié qu’elle ne pouvait pas y accéder à cause de l’habit, une robe kabyle, qu’elle portait. N’eut été la détermination de sa mère, cet interdiction allait passer. Une polémique évitée de justesse. Ce qui n’a pas été le cas en France où la mesure est de rigueur, malgré les multiples protestations.
En Algérie, le parallèle a vite été fait avec l’affaire de l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires publics français. L’espoir est tout de même permis, avec l’appel, de l’ONU, que les autorités françaises reviendront à la raison. Pour sa part, Antonio Guterres garde espoir et rassure. «Grâce aux générations de militantes des droits des femmes, les temps changent. Des terrains de sport aux écoles, en passant par les places publiques, les filles et les femmes défient le patriarcat et triomphent. Je suis à leurs côtés».