La présentation du rapport de la mission d’information sur la politique africaine de la France a causé une vive polémique mercredi à l’Assemblée Nationale. Le président de la mission en a trouvé le travail du rapporteur Renaud Dutreil trop insuffisant. Conséquence : il devra revoir sa copie et le texte devrait être remis dans six mois à la Commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée.
Renaud Dutreil a passé un mauvais quart d’heure mercredi. Le rapport du député de la Marne sur la politique française en Afrique a été littéralement démonté. La majorité des dix membres de la mission parlementaire en charge de ce dossier a refusé son compte-rendu. Y compris au sein de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), formation politique au pouvoir à laquelle appartient Renaud Dutreil.
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche (JDD), le président de la mission, établie en juillet 2007, a donné les raisons de ce recalage. « Il manque un certain nombre d’investigations. Les orientations sont insuffisantes, voire floues. Le rapport est uniquement axé sur l’aspect économique de la relation entre la France et l’Afrique. Pour un parlementaire, ce n’est pas acceptable », a dénoncé Jean-Louis Christ, également député UMP du Haut-Rhin.
Rendez-vous dans six mois
« Dans ses conclusions, ce rapport a complètement occulté l’humanisme. Or, il est important que l’équilibre soit trouvé entre économie et humanisme. Les attentes des Africains par rapport à la France sont énormes en termes de droits de l’homme, de bonne gouvernance », a-t-il précisé dans une interview à l’AFP.
« Il faut tenir compte des problèmes d’éducation et de santé, des droits de l’Homme, de la bonne gouvernance, a-t-il ajouté dans les colonnes du JDD. Un rapport ne peut pas reposer uniquement sur deux piliers, comme c’est le cas, à savoir beaucoup d’économie et un peu d’éducation ». Et de conclure que l’échec de ce rapport est notamment imputable au manque « d’assiduité » de Renaud Dutreil.
Résultat, le député de la Marne devra revoir sa copie. Elle ne sera plus, comme prévu, présentée la semaine prochaine à Commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée Nationale, mais en « décembre ou janvier », selon Jean-Louis Christ. En attendant, Renaud Dutreil et les membres de la mission travailleront à d’autres recommandations pour régir les futures relations entre et l’Afrique.