Avec le site Riddac.org, le Réseau pour le développement durable en Afrique centrale espère contribuer à la diffusion et l’échange d’information sur la problématique de l’écologie en Afrique centrale. Son fondateur, le Camerounais Francis Ossama, regrette le petit nombre de visites africaines reçues par le portail mais compte changer la donne. RFI lui a décerné son 6è prix Internet du meilleur site africain.
Le jury de RFI Net Afrique 2006 a voté utile, cette année, en primant le 25 janvier dernier le site camerounais Riddac.org. Riddac, c’est le Réseau pour le développement durable en Afrique centrale. Une association qui existe depuis 1999 mais qui fonctionne réellement depuis 2002. C’est à cette date qu’elle s’est dotée d’une plate-forme Internet, un outil indispensable à l’accomplissement de sa mission : diffuser et échanger des informations sur les questions relatives au développement durable, en insistant sur l’actualité locale du bassin du fleuve Congo. Les thématiques abordées concernent les « forêts et la biodiversité », la « lutte contre la pauvreté » ou encore la « ruralité », avec un accent particulier sur la nécessité d’impliquer les populations locales à la gestion des forêts et de reconnaître leurs pratiques ancestrales.
Du coup, sur Riddac.org, on trouve des tonnes d’informations. Mais pour découvrir la forêt du Bassin du Congo en image, ses gorilles et ses essences d’arbres, circulez, il n’y a rien à voir. A travers une interface dépouillée, pratique et simple d’utilisation, François Ossama, son concepteur et président du Riddac, a répertorié les accords et engagements officiels sous-régionaux ayant trait au développement durable, les projets en cours et les institutions qui les ont en charge.
Seules 3% des visites sont africaines
Le site s’adresse aux décideurs politiques, à travers la diffusion d’informations pouvant les aider dans leur prise de décision, et aux chercheurs, qui ont à leur disposition une série de publications et de travaux d’études en ligne. « Après 5 ans de fonctionnement, le site reçoit 12 000 visites par mois depuis une trentaine de pays. Mais à peine 3% des gens qui visitent Riddac.org viennent d’Afrique », regrette le jeune informaticien camerounais. De la même façon qu’il se désole du peu de discussions accueillies par le forum du portail.
Pour aller directement au contact des Camerounais sensibilisés au développement durable, il prévoit d’ouvrir en juin prochain un centre documentaire à Yaoundé. « Depuis deux ans, beaucoup de gens viennent nous voir, notamment des étudiants, pour nous demander des documents. Nous les renvoyons vers le site mais cela coûte parfois cher, en plus des photocopies. Nous les leurs imprimons alors », explique-t-il.
Un geste pour la planète
Mais l’outil principal reste le site. En plus des décideurs et des chercheurs, Riddac souhaiterait s’adresser au grand public. « Mais c’est difficile. Nous nous sommes demandés sous quel angle le faire, et nous avons décidé de traiter des “gestes pour la planète”, comme la campagne “planter un arbre” », actuellement visible sur le site.
Si la sécheresse des textes publiés peut effrayer certains lecteurs non érudits, ces derniers peuvent, pour plus de naturel et de légèreté, cliquer sur l’icône « blogs ». François Ossama s’y adresse directement à eux dans un langage loin de tout jargon technique. Les lecteurs non initiés peuvent également se familiariser avec les problématiques du développement durable telles qu’elles sont expliquées sur le site, avant, pourquoi pas, de s’attaquer à plus lourd. Souhaitons un avenir plus radieux à Riddac.org que celui qu’ont connu Tombouctou.net et Develoc.org, les deux derniers lauréats du prix RFI NET, qui n’existent plus.