Richard Randriamandrato, candidat à la tête de l’Union africaine


Lecture 3 min.
Le Malgache Richard Randriamandrato
Le Malgache Richard Randriamandrato

Dans une course inédite réunissant quatre candidats pour la présidence de la Commission de l’Union africaine (CUA), Richard Randriamandrato, ancien ministre malgache, se positionne comme un prétendant atypique.

Face à des adversaires de renom comme le Kényan Raila Odinga ou le Mauricien Anil Gayan, il joue la carte de l’innovation et du pragmatisme pour se démarquer. Sa candidature, bien que discrètement, pourrait réserver des surprises lors des élections prévues en février 2025.

Un candidat hors des sentiers battus

Contrairement à ses concurrents, Richard Randriamandrato ne vient pas du milieu politique traditionnel. Avec une expérience riche dans le secteur privé et les ONG, il revendique une approche pragmatique et flexible. Ancien ministre de l’Économie et des Finances puis des Affaires étrangères, il a démontré ses capacités en négociant avec des institutions internationales comme la Banque mondiale et le FMI. Son parcours, marqué par une prise de position controversée contre l’annexion des territoires ukrainiens par la Russie en 2022, illustre son indépendance d’esprit.

Une vision diplomatique ambitieuse

Randriamandrato défend une diplomatie africaine plus proactive et tournée vers le monde. Il aspire à renforcer la coopération entre les pays africains tout en donnant plus de poids à l’Union africaine sur la scène internationale. Pour lui, l’Agenda 2063, grand projet de développement du continent, doit devenir une priorité stratégique et bénéficier d’une mise en œuvre plus concrète. Sa campagne repose également sur une critique subtile du fonctionnement actuel de la CUA, dont les pouvoirs restent limités face aux États membres.

Des obstacles majeurs à surmonter

Malgré ses ambitions, Randriamandrato doit affronter des adversaires de taille. Raila Odinga, figure politique emblématique du Kenya, est considérée comme le favori grâce à sa notoriété et son réseau influent. Cependant, le candidat malgache met sur une stratégie de discrétion et rappelle qu’« une forêt qui pousse ne fait pas de bruit ».

En outre, il devra convaincre les États membres de l’importance de réformer une institution parfois significative pour son manque d’efficacité. L’enjeu sera de mobiliser un soutien suffisant pour transcender les clivages régionaux et politiques.

Une élection aux enjeux capitaux

Cette course à la présidence intervient dans un contexte où l’Union africaine cherche à renforcer son rôle face aux défis économiques, sécuritaires et climatiques. Le futur président de la Commission devra incarner le changement tout en fédérant les États membres autour d’une vision commune. Pour Randriamandrato, ce défi pourrait être une opportunité unique de positionner Madagascar au cœur des décisions continentales.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News