Après le très remarqué « Scenes from my life » Richard Bona revient avec « Révérence », un album intimiste à la production très finement ciselée. L’artiste camerounais réussit son examen de passage avec les honneurs et s’installe un peu plus encore dans le giron des grands musiciens du Continent.
Ce n’est pas parce qu’on est l’un des meilleurs bassistes ici-bas qu’on ne sait faire que ça. Le Camerounais Richard Bona l’aura prouvé sans équivoque avec « Scenes from my life », un premier album solo qui avait enchanté la critique et même au-delà. Autant dire que tout le monde l’attendait au tournant pour voir s’il allait confirmer ou non ses qualités et sa sensibilité artistique. La barre était bien haute et si son deuxième opus, « Reverence », est de très bonne facture, il n’égale toutefois pas son oeuvre référence. Mais l’univers Bona reste là. Un univers musicalement très fin où l’on glisse avec tranquillité.
Il n’y a pas à dire, cet homme-là est définitivement habité par la musique. Non content de composer tout son répertoire, il se paye le luxe de se mettre lui-même au clavier, aux percussions, à la flûte, à la guitare et bien sûr à la basse. Et à entendre le résultat, on se rend tout de suite compte qu’il ne s’agit en rien d’une coquetterie illusoire et malvenue. Pour autant il n’est pas un homme orchestre. Il sait s’entourer d’autres personnes pour construire sa musique, comme en témoigne sa belle section cuivre ou les violons – de très bons tons – invités à la fête.
Une voix, une musique
Musicalement très abouti, le liant de l’album demeure la voix de Richard Bona. Parce qu’avec tout ça on a oublié de vous préciser une chose : il chante. Une voix chargée d’émotion et d’une simple authenticité. « Invocation », le premier titre de l’album, donne, presque a cappella, toute la mesure de son empreinte vocale. Entre harmonies jazzys et accents patinés folk ou funk, l’artiste égrène toutes ses chansons dans sa langue maternelle. Une particularité qui ramène irrémédiablement la musique de Richard à cette Afrique qui coule dans ses veines.
Au final, « Reverence » apparaît comme un album intimiste et musicalement très travaillé. Perdu dans l’écoute du disque, l’on se trouve surpris et un peu frustré lorsque survient la fin du dernier morceau. Un gage naturel de qualité, vous en conviendrez. Et vous en conviendrez encore un peu plus une fois que vous vous serez effectivement penché dessus.
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