Le New York Forum Africa, dont l’objectif est de faire connaitre le continent africain aux investisseurs internationaux, se tiendra du 8 au 10 juin 2012 à Libreville, capitale du Gabon. Richard Attias, ex-producteur du Forum de Davos et cofondateur de la Clinton Global Initiative et de la Conférence des Prix Nobel, est le fondateur de l’évènement.
Afrik.com : Pourquoi organiser un événement tel que le New York Forum en Afrique cette année ?
Richard Attias : C’est un engagement que j’avais pris depuis longtemps. L’Afrique se doit d’avoir un forum panafricain qui ne laisse aucune partie de côté : jeunes entrepreneurs, pays francophones, pays à forte et à moins forte croissance, lesquels souhaitent aller à la rencontre d’investisseurs internationaux à un moment où le continent connaît une belle croissance et a pris enfin conscience de son potentiel.
Afrik.com : Quels sont les objectifs que vous espérez atteindre grâce à cet événement ?
Richard Attias : L’objectif est de faire mieux connaitre ce continent trop longtemps assisté et parfois exploité par une communauté qui cherche à se développer sur cette terre d’un milliard d’individus, tout en donnant la parole à la communauté des affaires et pas qu’aux poids lourds de l’ économie. Le New York Forum Africa se veut être un pont entre les secteurs privé et public, mais aussi et surtout une plateforme qui permette de réinventer les business model par une réflexion poussée.
Afrik.com : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi le Gabon pour accueillir le New York Forum 2012 ?
Richard Attias : Le Gabon a un business model unique et que je pense sincèrement gagnant. Sa stabilité politique et économique en fait une terre d’accueil idéale. L’initiative du Président Bongo Ondimba est à saluer car pour une fois un Etat africain décide d’aider l’Afrique à prendre son destin économique en main et nous nous réjouissons d’apporter notre expertise.
Afrik.com : Quelle sorte d’utilité réelle pour l’Afrique peut avoir un tel événement de prestige ? Quels effets pratiques ?
Richard Attias : J’ai déjà évoqué l’utilité. Je pense que chacun la comprend désormais. Même les sociétés africaines cotées en bourse réclamaient il y a quelques mois à Marrakech lors de la Conférence de l’ASEA que se tienne une conférence qui leur permette de mieux se faire connaitre. Les effets pratiques seront à mesurer dans le temps. Je suis convaincu que des contacts fructueux seront établis tant dans le secteur public que dans le secteur privé.
Afrik.com : Il est révélateur que Nicolas Sarkozy et François Hollande aient très peu parlé de l’Afrique lors de leur débat. Selon vous, pourquoi les questions liées au continent sont si peu abordées en France ?
Richard Attias : Parce qu’actuellement il y a beaucoup de problèmes internes que la France doit résoudre en priorité. Il en est de même dans les débats de la campagne présidentielle aux Etats-Unis.
Afrik.com : Quels sont, selon vous, les principaux chantiers d’avenir pour l’Afrique et les leviers de son développement ? La communication est-elle aussi un levier du développement ?
Richard Attias : Avec un milliard d’habitants, l’Afrique et surtout les leaders politiques africains doivent s’engager dans tous les chantiers possibles pour faire face aux besoins et exigences légitimes de leur population, sans oublier la santé, l’éducation et les systèmes sociaux. C’est un défi colossal mais c’est un non-choix. La globalisation exige et impose cela. Le développement humain est un impératif. Tous les secteurs sont des leviers de développement. La communication n’est que la cerise sur le gâteau. Elle permet de faire passer les messages essentiels et elle doit être tournée vers le fond plus que la forme et la superficialité pour être efficace.