Révision de la constitution en RDC : le plaidoyer d’Augustin Kabuya pour un mandat présidentiel de 5 ans


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Augustin Kabuya
Augustin Kabuya

Augustin Kabuya plaide pour une révision de la Constitution en RDC. Il propose un mandat présidentiel de cinq ans, suscitant un débat houleux.

Le débat autour de la révision de la Constitution refait surface en République Démocratique du Congo, attisé cette fois-ci par une déclaration retentissante d’Augustin Kabuya, Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Lors d’un récent meeting populaire, Kabuya a plaidé pour une révision de la Constitution, remettant en question certains aspects clés du texte fondamental du pays.

Un mandat tronqué selon Augustin Kabuya

Lors de son discours, Augustin Kabuya a dénoncé ce qu’il considère comme une inadéquation entre la durée officielle du mandat présidentiel et le temps réel de travail du Chef de l’État. Selon lui, bien que la Constitution fixe la durée d’un mandat à cinq ans, une bonne partie de cette période est consacrée à la formation du gouvernement, ce qui réduit considérablement le temps effectif de gestion à environ trois ans. Cette analyse a été la base de son plaidoyer pour une révision constitutionnelle, affirmant que la Constitution actuelle entrave l’efficacité de l’action présidentielle.

Kabuya ne s’est pas contenté de critiquer la durée du mandat. Il est allé plus loin en remettant en cause l’origine même de la Constitution, affirmant qu’elle aurait été « élaborée par des étrangers ». Cette déclaration vise à renforcer l’idée que le texte actuel ne correspond pas aux réalités congolaises, justifiant ainsi une refonte profonde. Cependant, cet argument a immédiatement suscité des critiques, notamment de la part des opposants politiques et des organisations de la société civile, qui y voient une tentative de déstabilisation du cadre démocratique.

Les critiques de la société civile et de l’opposition

Face à ces déclarations, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une volonté de manipulation politique. L’ONG Justicia ASBL a notamment accusé Augustin Kabuya de semer volontairement la confusion entre une révision constitutionnelle et un changement complet du texte, ce qui pourrait violer l’article 220 de la Constitution. Cet article protège notamment la limitation du nombre de mandats présidentiels, une disposition jugée immuable. Moïse Katumbi, figure emblématique de l’opposition congolaise, a également exprimé ses inquiétudes, affirmant que ces discussions pourraient servir à préparer un « glissement » vers un troisième mandat pour Félix Tshisekedi.

La question qui se pose désormais est de savoir si le président Tshisekedi adhère à ces propositions de révision ou s’il s’agit d’une initiative isolée de son parti. En août dernier, Tshisekedi avait fermement nié toute intention de modifier la Constitution pour prolonger son mandat, déclarant que les dispositions concernant la durée du mandat présidentiel étaient immuables. Cependant, la relance de ce débat par un membre influent de son parti soulève des doutes quant aux véritables intentions du pouvoir en place à l’approche des élections.

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