C’est parce qu’il aurait été « rejeté » par l’armée et la police après avoir échoué aux concours d’entrée dans ces deux corps de métier que le 3ème kamikaze du Bataclan aurait sans doute choisi une autre voie : celle du terrorisme. C’est du moins la révélation faite par les proches de Foued Mohamed-Aggad, l’un des terroristes du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
Avant d’être un djihadiste qui est allé jusqu’à faire partie de la bande de terroristes qui ont ensanglanté Paris au soir du 13 novembre 2015, Foued Mohamed-Aggad, le troisième kamikaze identifié du Bataclan, fut « un jeune homme posé, poli et sans histoires », selon les mots de Youcef, longtemps son voisin de palier. Le Parisien a été jusque dans le fief de celui qui voulait devenir policier.
Pour Toufik, qui le croisait alors régulièrement dans cette petite ville de Wissembourg, proche de la frontière allemande, où celui qui n’était pas encore un bras armé de l’Etat islamique a fait ses études à l’unique lycée Stanislas, Foued était « un modèle pour tous les jeunes issus de l’immigration ».
C’est là que Leila, une voisine, le côtoyait, elle-même vantant « son humour et son ouverture aux autres. Il était tout sauf un délinquant ». A tel point que la police n’avait jamais entendu parler de lui dans le mauvais sens. le contact de Foued avec la police, c’est lorsqu’il a voulu rejoindre ses rangs et tenté, sans succès, d’en passer le concours d’entrée. « Il l’a manqué, comme il a échoué à intégrer l’armée. Sur le coup, ça l’avait vraiment déçu, et maintenant, avec ce qu’il s’est passé, je me dis que ça a dû jouer », raconte Youcef.
« L’armée, il m’en parlait tout le temps, c’était vraiment ce qu’il voulait faire. Après, je n’ai pas su pourquoi cela n’avait pas fonctionné, et il était parti du côté de Strasbourg. Nous nous étions perdu de vue, puis j’ai appris son départ en Syrie…», a ajouté Leila. Des révélations qui donnent un aperçu sur le penchant de Foued pour les armes.