Retrait des États-Unis de l’OMS : l’Union africaine sonne l’alarme


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Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA
Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA

L’annonce surprenante du retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a secoué la scène internationale, et l’Union africaine (UA) n’a pas tardé à réagir. Alors que le monde se trouve plus que jamais dépendant des efforts collectifs pour lutter contre les pandémies et autres menaces sanitaires mondiales, cette décision suscite des inquiétudes profondes. 

Les préoccupations sont particulièrement fortes en Afrique. Que cache ce retrait et quelles en seront les répercussions sur la santé publique mondiale, en particulier pour le continent africain ?

L’UA exprime une profonde consternation

Dans un communiqué diffusé mercredi, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa « consternation » face à cette décision du gouvernement américain. Alors que l’OMS est au cœur des efforts mondiaux pour gérer les crises sanitaires, notamment avec la pandémie de COVID-19 et la récente propagation de virus comme le mpox et le Marburg, le retrait des États-Unis est perçu comme un coup dur pour la coopération internationale. L’UA, dont les États membres font face à des défis sanitaires multiples, espère que Washington reviendra sur sa décision.

Une menace pour les initiatives sanitaires en Afrique

L’Afrique, déjà fragilisée par des épidémies récurrentes, pourrait se retrouver dans une situation encore plus délicate. L’UA rappelle que les États-Unis ont joué un rôle majeur dans la création de l’Africa CDC, un organisme déterminant pour la gestion des urgences sanitaires sur le continent. Cette agence, en collaboration avec l’OMS, a permis de renforcer les capacités de réponse aux pandémies en Afrique. Le retrait des États-Unis pourrait limiter les ressources et l’expertise nécessaires à l’Afrique pour faire face aux futures menaces sanitaires.

Un contexte international tendu

Le décret présidentiel qui justifie le retrait des États-Unis de l’OMS est fondé sur des préoccupations financières. Il s’agit notamment de l’écart jugé trop important entre les contributions américaines et chinoises à l’organisation. Cette décision ne manque pas de provoquer des réactions internationales.

L’Union européenne a exprimé son inquiétude, tandis que la Chine a souligné l’importance de renforcer, et non d’affaiblir, le rôle de l’OMS dans la gestion des crises mondiales. Le retrait américain pourrait aussi priver le pays de son accès stratégique aux données épidémiologiques mondiales. Pourtant, celles-ci sont capitales pour prévenir les futures pandémies.

La grippe aviaire et les nouvelles préoccupations sanitaires

Le timing de cette annonce est d’autant plus préoccupant qu’il survient alors que les États-Unis sont confrontés à une circulation inquiétante du virus de la grippe aviaire H5N1. Des décès humains ont d’ailleurs été récemment recensés. Ce contexte sanitaire exacerbe les craintes d’une nouvelle pandémie. Le retrait des États-Unis de l’OMS pourrait réduire leur capacité à répondre efficacement aux menaces mondiales. Il pourrait également fragiliser la coopération internationale en matière de surveillance épidémiologique.

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