Présent en Algérie depuis hier lundi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra et le Président Abdelmadjid Tebboune. Cette visite intervient alors que les pays européens cherchent à se passer du gaz russe.
C’est une visite visant à renforcer le partenariat entre Alger et Moscou, deux alliés qui ont au moins un point en commun : le fait d’être de grands exportateurs de gaz. Face à Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie russe a indiqué : «Nous avons soutenu l’initiative de nos amis algériens visant à élaborer un nouveau document stratégique interétatique qui sera le reflet de la nouvelle qualité du partenariat bilatéral… Notre dialogue politique se développe de manière active, tout comme la coopération économique, militaire et technique et les liens humanitaires et culturels».
Il faut souligner que sur le plan diplomatique, les deux pays entretiennent des relations très étroites. D’ailleurs, l’Algérie fait partie des pays africains qui ont jusqu’ici refusé de condamner la Russie à propos de la guerre Ukraine. Alger a d’ailleurs voté contre la décision de suspension de la Fédération de Russie du Conseil des droits de l’Homme. L’invasion de l’Ukraine a poussé les pays de l’Union Européenne à infliger des sanctions économiques sévères à la Russie. Un embargo est même en gestation pour isoler davantage Moscou.
Si l’Europe cherche à tourner le dos au gaz russe, elle sollicite de plus en plus ce pays d’Afrique du Nord, pour réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou. Grand exportateur de gaz, l’Algérie assure à l’Europe environ 11% de sa consommation de gaz. Livraison qui se fait via l’Espagne par le Medgaz, un gazoduc sous-marin de 750 kilomètres. L’Algérie se veut toutefois prudente et insiste ne pas disposer d’importantes capacités supplémentaires d’exportation vers l’Europe. Les quantités de gaz algérien exportées sont loin des 47% que la Russie livre dans l’espace de l’Union Européenne.
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