Après plusieurs mois d’absence, ayant suscité de folles rumeurs quant à son incapacité morale et physique de poursuivre sa mission à la tête de l’Etat, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika regagne le pays dans une ambiance exceptionnelle.
(De notre correspondant à Alger)
C’est hier, aux environs de 14h30, que le chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, a regagné Alger, après avoir achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle en France. Cela faisait suite à un accident vasculaire cérébral qui l’a éloigné momentanément des rênes du pouvoir. La reprise de ses fonctions officielle n’est pas pour demain, puisque, comme l’indique la présidence de la République, Abdelaziz Bouteflika « poursuivra une période de repos et de rééducation ». Mais sans en préciser la durée. Après presque trois mois passés en France, le Président Abdelaziz Bouteflika est arrivé à l’aéroport militaire de Boufarik, ouest d’Alger, où il a été accueilli en grande pompe par le Premier ministre et autres hauts cadres de l’Etat. Abdelmalek Sellal a écourté sa visite d’inspection et de travail à Tizi-Ouzou, pour regagner la capitale et accueillir le chef de l’Etat à qui, faut-il le rappeler, il a rendu visite récemment à Paris. Le fringant ministre des Affaires étrangères sous Houari Boumediene, qui a l’air d’être en bonne santé, est apparu à la télévision locale en train de s’entretenir avec les hauts responsables de la nation. Ce qui fait dissiper un peu le doute quant à l’éventualité de recourir à l’application de l’article 88 de la Constitution, qui convoque un empêchement du fait de son état de santé.
Après son hospitalisation à l’hôpital d’instructions des armées du Val-de-Grâce, ses médecins lui ont recommandé d’observer, à l’institution nationale des Invalides, une période de soins et de réadaptation fonctionnelle. Et ce, aux fins de consolider l’évolution de son état de santé. Même en période de convalescence, le Président Bouteflika continuait d’assurer sa mission, non sans donner des directives concernant la gestion des affaires du pays. À moins d’une année des élections présidentielles, le retour de Bouteflika éclaircira davantage la situation tendue et assombrie du pays, après une absence de presque trois mois. La préparation de son successeur aurait déjà commencé dans les officines du pouvoir, mais sans aucun bruit.
Ainsi semble clos le dossier Bouteflika appelé à vivre tranquillement ses derniers mois à la tête de l’état algérien, avant de céder son fauteuil à un successeur que les Algériens lambda ont hâte de découvrir.