Alors que la situation revient progressivement à la normale dans la capitale éthiopienne après une semaine de troubles civils, la force de police municipale a annoncé mercredi compter dans ses rangs plus de 250 victimes dont sept morts des suite des émeutes.
Le directeur des services médicaux de la police, le Dr Bahiru Alemayehu, a déclaré à la presse que plusieurs policiers ont été blessés par des tirs, des grenades et des jets de pierres.
« Actuellement, plusieurs membres de la police sont admis à
l’Hôpital de la police pour des traitements. L’un d’eux souffre de blessures graves et n’a pas repris conscience et d’autres reprennent conscience à intervalles irréguliers », selon le médecin.
Les policiers qui souffrent de blessures légères ont été traités et autorisés à retourner à leurs postes, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les transporteurs privés comme les chauffeurs de taxis et de minibus ont repris leurs activités ce mercredi, permettant ainsi aux gens de se rendre sur leur lieu de travail après une semaine d’absence.
Les magasins, les écoles et les institutions de service ont aussi réouvert alors que le propiétaires des biens endommagés durant les émeutes ont commencé à évaluer leurs pertes.
La Société nationale de transport en commun, Anbessa, qui dessert la ville et de sa banlieue, a commencé à travailler avec des moyens réduits, les émeutiers ayant endommagé à coups de pierres une centaine de ses bus et brûlé trois autres.
Le gouvernement a attribué les émeutes à la Coalition pour
l’unité et la démocratie (CUD), le parti qui a obtenu une
victoire écrasante lors des récentes élections législatives à
Addis-Abeba.
En affirmant que le Front démocratique révolutionnaire populaire éthiopien (EPRDF-au pouvoir) a truqué le scrutin dans les autres régions, la CUD a boycotté le parlement et poussé ses partisans à travers tout le pays à frapper un coup contre le gouvernement.
58 arrestations
Le premier jour des émeutes, les autorités ont raflé les
principaux responsables du CUD et les principaux militants du
parti à Addis-Abeba.
Au moins 58 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur les émeutes.
Le président du CUD, Hailu Shawel, et ses lieutenants ont été
traduits lundi devant la Haute Cour fédérale éthiopienne, selon un communiqué de presse de la Commission de police fédérale.
La police n’a pas précisé si les accusés ont avoué ou nié les
accusations les associant aux violences de rue.
D’après le communiqué le procès a été ajourné jusqu’au 21
novembre 2005 pour permettre à l’enquête policière de progresser.