Après Hafez El Assad, Laurent-Désiré Kabila et Moammar Khaddafi, c’est au tour de Hosni Moubarak de propulser son fils sur le devant de la scène politique. On s’achemine doucement, mais sûrement, vers des républiques « héréditaires », des républiques royales.
En Syrie, le fils a remplacé le père avec la bénédiction du parti unique et en République démocratique du Congo, par un jeu d’ombres et de mystères, Kabila Junior s’installe sur le siège de son père dans des conditions énigmatiques. Le Guide libyen, après avoir catapulté ses deux fils aux plus hautes responsabilités, essentiellement Seïf El Islam le négociateur de Jolo, a commencé une grande purge depuis quelques semaines. Ses anciens compagnons d’armes sont priés d’aller profiter de leurs confortables retraites.
La décision de Hosni Moubarak, même si elle ne surprend pas les observateurs car le Raïs laisse entendre depuis deux ans tout le bien qu’il pense de son fils Gamal, alimente toutes les rumeurs. Le vieux président, âgé de 74 ans, est-il prêt à céder le pourvoir à son fils ? Dès sa réélection à la tête du Parti national démocrate (PND) la semaine dernière, Hosni Moubarak nomme Gamal, 39 ans, responsable de l’Orientation politique interne du PND. Un poste hautement stratégique.
« Il faut donner l’occasion aux jeunes d’endosser les responsabilités du commandement », a déclaré le président égyptien. Il y a quelques mois, après l’accession de Bachar Al Assad au pouvoir, il pestait contre les régimes despotiques arabes et jurait qu’il n’avait aucune ambition politique pour son fils. Les temps changent.
Il est vrai que la première puissance mondiale nous a donné un mauvais exemple, en montrant que le dollar et les lobbies sont assez puissants pour faire élire quelqu’un à la tête d’une nation. Il n’en demeure pas moins que George Walter Bush a été démocratiquement élu. Il est vrai aussi que Mohamed VI est devenu monarque, le Maroc étant une monarchie. Que penser de ces dirigeants qui veulent instaurer une dynastie familiale ? Aucun d’eux ne peut se targuer de légitimité populaire. Ils viennent d’inventer la République monarchique.