Chaque année en République Centrafricaine, plus de 2000 vies sont fauchées sur les routes. Cela dénote d’une crise de sécurité routière profondément enracinée dans le tissu du pays. Les autorités peinent à endiguer ce flot continu de tragédies, souvent exacerbé par l’état lamentable de l’infrastructure routière et un manque criant de mesures préventives efficaces.
Le centre de référence en détresse
À Bangui, capitale de la République Centrafricaine, le Centre de référence d’orthopédie et de traumatologie se trouve submergé par un afflux constant de blessés graves, victimes des accidents routiers quotidiens. Ce centre, qui est le pôle de traitement des traumatismes sévères, souffre d’un sous-financement chronique qui compromet sa capacité à fournir des soins adéquats.
Les visages de la souffrance
Selon une enquête réalisée par nos confrères de DW à l’hôpital universitaire Bangui, des citoyens comme Gaël, victime d’un taxi, et Alfred, percuté à son retour du travail, illustrent les défis personnels et financiers rencontrés par ceux qui survivent à ces accidents. La prise en charge médicale reste hors de portée pour beaucoup, et les aides de l’Etat semblent insuffisantes.
C’est dans ce contexte que le professeur Bertrand Tekpa, à la tête du service de traumatologie de l’hôpital, souligne le manque de matériel médical essentiel. Sans un soutien financier accru de l’État et l’investissement dans l’infrastructure médicale, le service ne peut espérer répondre efficacement à la demande croissante. “Notre service fonctionne grâce à l’appui du privé depuis le départ des coopérants français en 2004. Le service, à l’époque, était pris en charge par les Elément français d’assistance opérationnelle (EFAO) et l’ambassade de France. Depuis lors, le service n’est plus pourvu en matériel.”, a-t-il confié à notre source.