Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) hausse le ton après la répression des manifestations qui a causé la mort d’au moins 15 personnes, au Soudan, ce mercredi 17 novembre. Dans un communique de presse publié ce jeudi 18 novembre, l’organe onusien dénonce l’usage disproportionné de la force contre les manifestants.
« Tirer sur de grandes foules de manifestants non armés, faisant des dizaines de morts et de nombreux blessés, est déplorable, vise clairement à étouffer l’expression de la dissidence publique et constitue des violations flagrantes du droit international des droits humains », lit-on dans ce communiqué de presse signé par la Haut-Commissaire, Michelle Bachelet.
« Il est tout à fait honteux…»
La journée du mercredi 17 novembre a été la plus meurtrière, depuis le début des soulèvements contre le putsch du 25 octobre. D’après le syndicat des médecins, au moins 15 manifestants ont été tués par balles et plus de 100 personnes ont été blessées lors des manifestations dans l’agglomération de Khartoum. Pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, « suite à nos appels répétés aux autorités militaires et de sécurité pour qu’elles s’abstiennent de recourir à une force inutile et disproportionnée contre les manifestants, il est tout à fait honteux que des balles réelles aient à nouveau été utilisées hier contre des manifestants ».
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Après les manifestations du mercredi, les autorités soudanaises ont coupé les communications téléphoniques et les services Internet sur l’ensemble du territoire national. « Un arrêt des communications signifie que les gens ne peuvent pas appeler les ambulances pour soigner les manifestants blessés, les familles ne peuvent pas vérifier la sécurité de leurs proches et les hôpitaux ne peuvent pas joindre les médecins alors que les salles d’urgence se remplissent. Les fermetures générales d’Internet et des télécommunications violent les principes fondamentaux de nécessité et de proportionnalité et contreviennent au droit international », a réagi la Haut-Commissaire.
Pour rappel, depuis le 25 octobre le Soudan fait face à la montée des soulèvements contre le coup d’Etat militaire menée par l’armée avec sa tête le général Abdel Fattah al-Burhan.
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