Réponse à Mr Jean-Paul Mopo Kobanda


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Mr MANDIANGU Ma-Nzeza, Doctorant PhD en droit d’économie et finance
Consultant et Enseignant de Droit de l’ohada à l’université a souhaité répondre à la récente interview réalisée par Afrik.com de Jean-Paul Mopo Kobanda.

Franchement je suis resté pantois de lire l’interview du juriste et analyste politique, Mr Jean-Paul Mopo Kobanda, sans aucun doute de nationalité congolaise.
Pour un analyste politique, c’est très grave, prétendre juriste, lorsqu’on ne peut pas énumérer ne fusse qu’un point positif à un « adversaire » ou « ennemie ». Moi qui écris de message, j’ai quitté mon pays depuis 1976 et je fais ma vie à l’étranger. Depuis lors, je suis retourné au pays à deux reprises : en juillet 1992, lors du décès de ma mère et en juillet 2010 pour obtenir mon nouveau passeport (et oui, tout ce temps, j’ai gardé ma nationalité avec toutes les contraintes que cela suppose).

Le juriste et analyste politique congolais, s’il vit au Congo, notamment à Kinshasa, c’est que Kinshasa que j’ai visité n’est pas le même qu’il connaît ou il vit. Modestement j’estime que le rôle d’un intellectuel n’est pas celui d’un homme qui pense au jour le jour, mais celui qui est capable de transcender le passé, observer le présent pour se projeter dans l’avenir. En 1992, j’ai vécu les stigmates de pillages en pleine CNS. Personne ne prétendre que depuis cette époque une quelconque plan ou programme de développement (infrastructure, social, culturel, économique), alors que depuis les années, d’abord la zaïrianisation (partage du gâteau économique et commercial de la Cour de Mobutu), ensuite les années 80 avec les différents plans structurés du FMI, le social et l’économique n’avaient plus de raison de citer au Congo. Ainsi, le FMI par ses suppôts locaux a étranglé l’enseignement à tous les niveaux de la maternelle à l’université. Les hôpitaux sont devenus des mouroirs, alors que avant, les soins de santé étaient gratuits. C’est la dette colossale que nous supportons à ce jour. Passons en vitesse les années 1992 à 1997, parce qu’il n’y a rien dire, Etat en lambeau agonissant. Ne parlons pas des agrégats macroéconomiques et des indicateurs sociaux parce qu’en dessous de tout ce qu’on peut imaginer.
Quant à la circulation des biens et des personnes, il était plus facile d’aller passer les vacances aux Etats-Unis, que d’aller de Kinshasa à Matadi. Comment le monde paysan pourrait-il produire les produits agricoles en dehors de l’autoconsommation. N’oublions pas que le Congo, c’est la France + Allemagne + Tchéquie + Slovaquie + Belgique + Luxembourg + Pays-Bas+Danemark. Alors, après l’élection de 2006, le programme du nouveau Président ne pouvait être réalisé qu’avec les emprunts internationaux promis par nos « partenaires de développement », mais à condition de payer d’abord les 13 milliards USD (conditionnalités). Où trouver l’argent pour rembourser d’abord la dette avant d’emprunter ? Toutes les infrastructures économiques détruites lors de pillages, rien n’a été reconstruit. Pendant deux ans, rien n’a été fait à cause de paiement de peu qui entrer au Trésor public (plus de 500 millions tous les 3 mois, alors que le budget national n’atteignait même pas 3 milliards USD). Lorsque les contrats chinois ont été signés et les premières pioches ont démarré, c’est le tollé général de nos « amis occidentaux » qui nous ont pillé depuis 1885 et qu’ils ne veulent pas partager avec la nouvelle puissance mondiale. Même si en mai 2011, 90% de la dette injuste a été épongé, en attendant, le nouveau pouvoir ne pouvait pas disposer des moyens financiers importants pour marquer un pays-continent. Heureusement, depuis les 3 dernières années, une série d’infrastructures ont démarré de germer. Les créateurs de NEPAD avaient pensé aux infrastructures routières, ferroviaires, lacustres et aériennes afin de trainer les mouvements de personnes et de biens en Afrique. Et qu’on le veuille ou non, le Congo de Kabila est seuil de constructions nationales. C’est dommage qu’on choisi le système capitaliste de développement et on attend que les investisseurs privés viennent créer les entreprises pour créer la valeur ajoutée et des emplois.

Dire que le Congo est un paradis, c’est dire une contre-vérité. Mais qui peut me citer sur cette terre où se niche le paradis sur terre ? Nulle part. Quant on connaît les poches importantes de pauvreté au pays de l’Oncle Sam avec près de 35 millions des pauvres ! Oui, le Congo a encore du chemin à faire, mais pas de la manière si noire telle peint par notre analyste politique. Des corrompus ? Sans aucun doute, mais (étant juriste aussi) pas d’affirmation sans preuve. Citez-moi le pays sans corruption ? Et des valises de Francafrique, c’est quoi ? Le marché d’Agusta en Belgique, c’est quoi ? Des journalistes et activistes de droits de l’homme assassinés ? Des enquêtes n’ont jamais relevés des vrais commanditaires, donc des doutes sur les auteurs ! Comme des enquêtes diverses dans des pays de références qui n’ont jamais abouti. Le Congo est un pays « normal » comme beaucoup d’autres pays avec de l’insécurité (au Mexique, Lagos, …), viols des femmes, comme en Afrique du Sud, Nigeria, Sénégal (que je désapprouve avec la dernière énergie).

Les bonnes intentions sont présentes au Congo et les 5 prochaines années seront déterminantes pour un avenir radieux. Et nous y participerons, même modestement. Parce que nous aimons notre cher et beau pays.

Mr MANDIANGU Ma-Nzeza, Doctorant PhD en droit d’économie et finance
Consultant et Enseignant de Droit de l’ohada à l’université

Lire l’interview de Jean-Paul Mopo Kobanda, Juriste, chercheur et analyste politique : RDC : « Le peuple pourrait être tenté de ne pas se laisser voler la victoire »

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