Au Togo, après les mosquées qui ont accueilli leurs premiers fidèles vendredi, les églises ont suivi dimanche dernier. Pour autant, le retour à la normale des activités est loin d’être acté.
Dans l’église Marie-Theotokos d’Agoenyive, les places où peuvent s’assoir les fidèles sont soigneusement délimitées. Les responsables s’assurent que plus de quatre personnes ne prennent pas place sur les bancs. A toutes les entrées, des dispositifs de lavage de mains sont installés conformément aux recommandations des autorités sanitaires. Pour s’assurer du respect de ces mesures, un comité d’ordre est posté à l’entrée et sensibilise sur le port de masque et les gestes barrières.
D’importants efforts à faire pour un retour à la normale
Si le père François-Xavier, curé de la paroisse Marie-Theotokos d’Agoenyive, se dit heureux de retrouver ses fidèles, les grincements de dents ne manquent pas. En effet, certains responsables religieux se sentent tout simplement lésés. C’est le cas du conseil des ministères et églises charismatiques du Togo qui, par la voix de son président, s’est exprimé. Pour ce dernier répondant au nom de Wolako Komi Deladem, il est important de faire valoir la solidarité : « Nous voulons prôner l’unité. Parce qu’en choisissant un seul lieu de culte jusqu’aux 39 préfectures, nous allons par ce fait diviser le conseil. Certains seront lésés ».
Alors même que certains se réjouissent à juste titre de la réouverture des églises et mosquées, voilà que surgit déjà une problématique de taille. En effet, la réouverture des lieux de culte n’est que partielle et progressive. Un nombre fixe a été autorisé par confession religieuse et préfecture. Dès lors, se pose une question cruciale. Un retour à la normale peut-il seulement être envisagé alors que la pandémie progresse de façon insidieuse ? La formule de réouverture actuelle est-elle du goût de tout le monde ? Difficile de répondre par l’affirmative. Quoiqu’il en soit, en attendant un hypothétique retour à la normale, les rassemblements, réunions d’association et autres veillées funèbres, jadis autorisés, sont formellement interdits.
Rappelons que la crise sanitaire liée à la pandémie de Coronavirus a créé des situations pour le moins inédites au niveau de la vie religieuse en Afrique. Ainsi, à l’occasion de la fête de Pâques, les médias et autres réseaux sociaux ont été abondamment utilisés pour célébrer la résurrection du Christ dans le respect des mesures de distanciation physique.