Native de Joal-Fadiouth, une commune du Sénégal située à l’extrémité de la Petite-Côte, au sud-est de Dakar, Ndèye Amy Sène sillonne tous les jours les rues de la capitale sénégalaise, pour commercialiser une boisson chaude, très prisé par la population. Il s’agit d’un mélange de gingembre, citron et miel, qui soulagerait contre certains symptômes du Coronavirus. Ce commerce n’est pas la seule activité de Ndèye Amy, qui travaille également comme femme de ménage, à Sacré-Cœur.
En quittant sa ville natale, Joal-Fadiouth, il y a une dizaine d’années, Ndèye Amy Sène, 25 ans, mariée et mère d’un enfant, ne savait pas ce qui l’attendait comme difficultés dans la capitale sénégalaise, Dakar. Une ville très mouvementée, avec une forte densité de la population. Néanmoins, la brave dame, qui garde toujours un sourire aux lèvres, a su surmonter les obstacles. Celle qui a quitté l’école en classe CE2, n’a pour autant pas oublié d’où elle vient. Ainsi, à chaque fête de korité et de tabaski, elle va se ressourcer auprès des siens à Joal, à environ 127 km de Dakar.
Après avoir abandonné les études, en raison de la conjoncture, Ndème Amy décide alors de rejoindre Dakar, quelques années plus tard. Auparavant, elle a passé du temps à aider la famille dans divers travaux domestiques. Ses débuts dans la capitale sénégalaise furent très difficiles. Elle n’avait alors que 14 ans et avait obtenu la bénédiction de ses parents se rendre à Dakar. Ce qui lui donnait le courage. Au fil du temps, Ndèye Amy Sène a commencé à s’adapter à son nouvel environnement. Elle parvient à trouver un travail comme femme de ménage. Elle tentait de gagner dignement sa vie.
Au fur et à mesure qu’elle grandissait, ses charges augmentaient. Elle tente tout de même de jongler avec ses revenus. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l’avènement du Covid-19 lui a donné l’opportunité de trouver un second travail : celle de vendeuse de boisson chaude, qui soulage contre les symptômes du Coronavirus. Cette boisson est une décoction de gingembre à la quelle sont ajoutés du citron et du miel. Un commerce en plein essor dans la capitale sénégalaise, qui est exercé également par certains jeunes diplômés sans emplois.
« J’exerce le métier de femme de ménage, à Sacré-Cœur. Chaque matin, j’ai une maison dont je dois gérer la propreté et la cuisine. Je descends de ce boulot à 15 heures et j’enchaîne directement avec la vente de boisson chaude. Tous les jours, je parcours les artères de la ville de Dakar où j’ai des clients. Je travaille pour le compte de quelqu’un qui nous paye par journée et proportionnellement à nos ventes. Le versement quotidien tourne autour de 17 000 FCFA. Mais, il nous arrive parfois de vendre plus. J’ai un itinéraire à suivre, tous les jours, car j’ai des clients fidèles, qui achètent la boisson chaude, chaque jour que Dieu fait », confie Ndèye Amy Sène, affichant un sourire convivial.
« Les gens apprécient beaucoup notre produit. Certains nous ont même révélé que cela soulage certains symptômes du Covid-19. Souvent les clients nous appellent, pour passer des commandes. J’avoue que la plupart de nos clients sont pressés de nous voir en fin d’après-midi, pour prendre leur tasse de boisson bien chaude, surtout en cette période de froid », a-t-elle fait savoir.
Toutefois, Ndèye Amy Sène rêve de monter un jour sa propre entreprise, si elle venait à trouver les fonds nécessaires. « J’aimerais un jour dépasser ce niveau et travailler pour mon propre compte. Je suis en train de cherche un autre travail, qui pourrait me rapporter plus. Je me débrouille tous les jours pour subvenir aux besoins de ma petite famille. Je suis mariée et mère d’un enfant. Mais, je vis présentement chez ma cousine, faute de moyens suffisants pour me prendre en charge », a-t-elle indiqué.