La religion endogène au Bénin c’est le vodoun, comparativement aux religions telles le catholicisme et l’islam. Et cette religion qui trouve son essence en Afrique permet aux fils du continent et plus particulièrement à ceux Bénin de marquer leur identité culturelle. C’est ce qu’explique Dah Alligbonon, un des prêtres du vodoun béninois.
Le combat de l’identité culturelle est celui que mène depuis un moment Dah Alligbonon, prête du vodoun dans la ville de Cotonou. Pour lui, chaque enfant du Bénin, quartier latin de l’Afrique porte déjà un nom indigène. Mais pour permettre à chacun d’avoir une identité complète, il faut associer un prénom indigène. C’est pourquoi, il a confectionné et imprimé un calendrier portant 365 prénoms africains à côté des prénoms saints provenant des religions importées. « On choisit sa religion. Mais on ne choisit pas le vodoun. On naît avec. Et c’est cela qui indique votre provenance.
Si on vous demande votre nom et vous répondez Adébayor, automatiquement on sait que vous êtes yoruba. Et c’est cela l’identité culturelle. » Dah Alligbonon est pourtant déçu par le manque d’organisation, l’avidité et la politisation qui caractérise aujourd’hui le groupe des prêtres du vodoun. Le combat de l’identité culturelle qu’il mène n’est pas partagé par tout le monde. « C’est déplorable, si nous ne nous prenons pas au sérieux, la volonté politique nous fera toujours défaut. Et à la longue, on finira par fermer les couvents qui sont des écoles. », déclare le prêtre du vodoun le cœur serré. « Or, le vodoun est important pour nous au point où ici au Bénin on ne pourrait connaître le développement sans son implication et son acceptation », complète-t-il.
Dah Alligbonon constate avec amertume que rien ne reste après la célébration officielle du vodoun depuis plus d’une décennie tous les 10 janvier au Bénin. « Qu’est ce qui peut rester ? », s’interroge –t-il ? « Je vous donne un exemple avez-vous déjà vu les chrétiens catholiques fêtés Noël en dehors de l’église ? Il en est de même pour les musulmans, font-ils leurs fêtes hors des mosquées et places Idi ? Mais nous, on nous rassemble au stade pour fêter le 10 janvier alors qu’il y a les couvents là. », dénonce Dah Alligbonon. Selon lui, pour marquer l’identité culturelle, il faut mettre chaque chose à sa place.
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