Découvrir, redécouvrir le reggae et informer les professionnels de cette musique : voilà l’ambition du webzine culturel Reggae-live. Au fait de l’actualité et doté d’un agenda bien rempli, le portail vaut largement des milliers de clics enthousiates. D’autant plus qu’il offre un fond documentaire unique sur le cinéma reggae et un magazine, Ride On téléchargeable en ligne.
Un site qui parle de reggae, aussi bien pour les amoureux et les professionnels de cette musique, ça existe depuis le 3 mars 2006 sur la Toile. Il vous suffira de faire un tour sur Reggae-live.com (le site n’est plus en ligne en 2008) pour vous en rendre compte. A l’origine de cette petite nouveauté dans le paysage Internet français, Philippe Baudoin, 38 ans, et Xavier Simacourbe, 33 ans. « Nous avons effectué une étude de marché, explique ce dernier, et nous avons constaté qu’il existait plusieurs sites dédiés au reggae, mais la plupart d’entre eux étaient destinés au grand public et manquait de professionnalisme. Reggae-live.com est par conséquent un site professionnel dont la première formule était exclusivement destinée aux professionnels. Ce qui équivaut, entre autres, à leur fournir des informations pour leur permettre de lancer leur carrière en trouvant des personnes qualifiées qui peuvent leur apporter leur expertise comme des attachés de presse, des tourneurs etc… ». Depuis la formule a évolué, sans trahir la vocation première du site, pour s’étendre à un public beaucoup plus large susceptible de participer à la vie du site.
Pour les professionnels de la musique reggae et ses aficionados
« Nous avons une politique de membre un peu particulière, poursuit le co-fondateur de Reggae-live.com. Nous offrons à des personnes installées dans toute la France, qui font l’objet d’une sélection assez stricte, des places de concerts en contrepartie de chroniques qui sont bien évidemment relues et corrigées par nos soins. » L’équipe de 4 personnes, qui constitue le noyau dur du site, a su ainsi se créer un petit réseau de correspondants dans toute la France. Résultat : un agenda très fourni qui fait le tour des concerts et des festivals reggae en France, en Europe et ailleurs, des chroniques et une actualité très riche. Elle se décline en brèves dans « What’s up », en « Reggae culture », en « Reggae power », dont l’objectif est de mettre en avant des artistes « qui ont fait des choses », dixit Xavier Simacourbe. Et en « Reggae Militancy », une tribune unique pour les artistes reggae dont Tiken Jah Fakoly, Daddy Yod ou encore Marcel Salem se sont déjà servis pour exprimer leurs opinions. Les « Dossiers » de Reggae-live font, quant à eux, la part belle à la littérature, à l’art et au cinéma. L’une des singularités du site est d’ailleurs l’IRMD, entendez « Internet Reggae Movie Database » et traduisez « base documentaire cinématographique relative au reggae ».
Tout ceci participe à donner cet aspect magazine cher au cœur des fondateurs de Reggae-live.com. Une façon assez efficace de transmettre, « ces vibrations, ce sens du rythme, cette ligne de basse décalée de la batterie qui donne envie de bouger ses hanches, la qualité du message… » qui n’appartiennent qu’au reggae selon Xavier Simacourbe. Normal donc que ce portail touffu et novateur, à la charte graphique, bien évidemment vert-jaune-rouge, très lumineuse et à l’architecture claire et simple soit le deuxième site reggae le plus visité de France. Cependant, Philippe, Xavier et leurs amis ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Ils ont ainsi lancé en juin 2006 un bimestriel dénommé Ride On. « Certains sujets sont difficilement abordables si on ne le fait pas correctement, avance Xavier pour justifier cette soif inextinguible de faire connaître une musique et une philosophie qui l’habite depuis le premier disque acheté à 14 ans. Et puis nous voulions développer un graphisme, à l’image d’une certaine presse, Le Monde diplomatique par exemple, que nous lisons».
Un peu d’histoire pour agrémenter le tout
Ride On n’obéissant à aucune actualité, ce sont les paroles des reggaemen qui décident de son contenu. Pour le numéro 2, c’est African de Peter Tosh qui a donné le « la ». Cette « possibilité d’acquérir une nationalité africaine pour tous ces Africains qui ont été expatriés de force », selon le sieur Simacourbe, aura donné la matière première à cette édition consacrée à l’esclavage et disponible en PDF sur le site. « Nos jeunes compatriotes, ajoute ce dernier, ne comprennent pas toujours la puissance du message contenu dans cette musique. Ils en perçoivent les grandes lignes, mais sont incapables d’en toucher l’essence. Ride On se charge de le leur décortiquer et de le leur expliquer de façon didactique ». Dans cette optique, quelques lignes sur l’histoire du reggae ne seraient d’ailleurs pas superflues sur Reggae-live.com. Nombreux sont certainement ceux qui aimeraient savoir que l’ancêtre du reggae contemporain est le ska et que la vraie musique des rastas est le Nyabinghi, une musique importée d’Ethiopie. En attendant, ils devront se contenter d’explorer Reggae-live.com, ce qui n’est pas une mince affaire, et de guetter patiemment le prochain de numéro de Ride On qui devrait être consacré aux femmes (il n’est jamais trop tard pour bien faire !).