Trois personnes ont été tuées mercredi à Grand Lahou, à l’ouest d’Abidjan, par un tir de roquette, selon l’armée ivoirienne. Ces nouvelles tensions surviennent à quelques jours des élections législatives qui se tiendront dimanche.
Abidjan de nouveau en proie à la violence. Trois personnes ont péri mercredi sous un tir de roquette à Grand Lahou, à l’ouest de la capitale ivoirienne, alors que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), membre de la coalition du parti au pouvoir, se préparait à un meeting à proximité, a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense. Selon lui, le tir qui a aussi fait trois blessés provenait d’une cour d’habitation, mais « le tireur n’a pas été repéré ». « Tout le monde est surpris », a-t-il poursuivi, écartant la piste d’un « adversaire politique » dans cette attaque. Il a lancé un appel « pour que la campagne se poursuive dans un climat apaisé ».
Un pays toujours fragile
Il s’agit du premier incident enregistré depuis le début du lancement de la campagne des législatives, le 3 décembre, qui doit s’achever ce vendredi. Mais ce regain de tension révèle une Côte d’Ivoire toujours fragile, après les affrontements post-électoraux de novembre 2010 qui ont opposé les partisans de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, faisant 3000 morts.
L’ex-dirigeant ivoirien qui a refusé de céder le pouvoir au profit de son rival a été interpellé le 11 avril par les forces françaises Licorne et celles des casques bleus de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci). Après plusieurs mois de détention à Korhogo, dans le nord de Côte d’Ivoire, il a finalement été livré mardi 29 novembre au soir à la Cour pénale internationale (CPI). Prisonnier à la Haye, Laurent Gbagbo est accusé de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtre, viol et autres formes de violences sexuelles, persécutions et autres actes inhumains, qui auraient été commis sur le territoire ivoirien du 16 décembre 2010 au 12 avril 2011.
Pour les autorités ivoiriennes, le transfert de Laurent Gbagbo à la justice internationale était nécessaire pour le bon déroulement du processus de réconciliation entre les deux camps entamé par le président Ouattara. Une réconciliation de « façade », estime de son côté le Front populaire ivoirien (FPI), l’ex-parti au pouvoir, dirigé par Sylvain Miaka Ouretto. Le FPI avait d’ailleurs initialement décidé de boycotter les élections législatives, jugeant que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour qu’elles se déroulent dans la transparence. Le parti est finalement revenu sur sa décision lundi, annonçant son intention de participer au scrutin.
Un important dispositif de sécurité a été prévu dimanche pour le bon déroulement des élections. Près de 25 000 éléments des forces de l’ordre seront déployées, soutenus par 7 000 de l’Onuci.