La nouvelle Constitution a été massivement approuvée, mais des milliers de Marocains ont manifesté dimanche dans plusieurs villes du Royaume pour réclamer plus de démocratie.
Deux jours après la victoire écrasante du « oui » au référendum sur le projet constitutionnel de Mohammed VI, des milliers de Marocains, selon des journalistes sur place, sont descendus dans la rue dimanche réclamer la poursuite des réformes politiques engagées par leur roi une dizaine de jours plus tôt. A l’appel du Mouvement du 20 février, ils se sont rassemblés à Casablanca (nord), Rabat (nord-est) ou encore Tanger (extrême nord) pour faire entendre leurs revendications. Les manifestants scandaient : « nous sommes là pour un meilleur avenir » et avaient écrit « dignité, liberté et justice sociale » sur des banderoles, tout en promettant qu’ils ne lâcheront pas.
« oui » à la réforme constitutionnelle
Pourtant, selon le ministère de l’Intérieur, les Marocains ont approuvé à 98,5% des suffrages la nouvelle Constitution proposée par leur majesté. Seuls 27% se sont abstenus. La nouvelle loi fondamentale réduit les pouvoirs du souverain au profit du Premier ministre. Insuffisant, estiment les manifestants pour qui le roi conserve l’essentiel des pouvoirs exécutifs et religieux.
Depuis le début du printemps arabe, les sujets de sa majesté ont montré qu’ils aspiraient à une monarchie parlementaire. Monarchie que leur a promise le roi le 17 juin lors de son discours à la Nation annonçant le référendum du 1erJuillet. Le Mouvement du 20 février, un groupe hétéroclite majoritairement composé de Jeunes, cyber militants indépendants, militants de gauche ou encore du Mouvement islamiste Justice et bienfaisance a porté les revendications. Il avait appelé à « boycotter » le scrutin. A l’image des manifestations organisées avant la tenue du référendum, des contre-manifestations ont eu lieu ce dimanche à Casablanca. Les partisans de la réforme qui manifestaient ce jour-là ont lancé des pierres dans la direction de autres manifestants. Pour autant, de nombreux partisans du « oui » estiment que ces réformes ne sont qu’une étape pour plus de démocratie.